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Nids d’amour

Scoop, j’ai strictement rien à carrer des nids d’amour californiens de Laeticia Hallyday, Patrick Bruel et autres « amis de Sylvie Vartan » partis en fumée. Jusqu’au dernier litre, mes larmes vont aux hérissons, aux écureuils et aux lapins, aux renards, aux blaireaux, aux belettes, aux chouettes, aux hiboux, aux chats et chiens errants, à tous les animaux petits et gros qui continuent de cramer dans une fournaise en grande partie due à l’insondable connerie de bipèdes incapables d’assumer leur folie des grandeurs. Si au lieu d’utiliser leur pseudo science à fabriquer des tas de tôles puants à envoyer sur Mars ou ailleurs, construire des murs pour empêcher le voisin affamé de toucher à leur écuelle ou bricoler amoureusement des merveilles d’engins de mort à lui balancer sur la tronche, lesdits bipèdes planchaient sur des moyens efficaces de juguler les retours de bâtons climatiques qui, tous les jours, les rappellent à leur statut de minuscule vermine morte de trouille devant la fin inéluctable de ses haricots cancérigènes, tous ces braves animaux qui valent mille fois mieux qu’eux seraient encore de ce pauvre monde.

Rosbif purée

Vous allez rire mais avant de publier « Mars 2221, roman » dûment préfacé et amélioré, je peux pas résister à me le refaire une dernière fois. Un bouquin formidable peut toujours être encore plus formidable ! Bon mais rassurez-vous, les Clubistes surtout (z’ont d’autres soucis en tête, les malheureux : la droite, la gauche, le milieu, la vérité, la justice, les gentils, les méchants, sans jamais se laisser aller à des attaques abdominêmes ou anticémistres genre « Israël, cancer du Moyen-Orient », « Elon Musk, psychopathe homophobe » ou « gros viandard puant de Larcher » etc…) je vais pas vous mouiller dans l’histoire. Because du temps j’en ai pas à revendre. Si je vous disais que, parallèlement, je bosse sur un autre truc avec des mots. Un essai à ma sauce. Version française ET anglaise. Mais chuuut ! Allez bon Nextflip les loulous ! Et bon rosbif purée du dimanche ! Bien saignant, comme on aime les bœufs !

« MARS 2221, roman » (chap 45 : « Fallue normande », suite et fin)

Ce matin, avant notre relecture quotidienne et gratuite, prenons le temps de renouveler aux « producteurs de foie gras » (‘tain mais c’est pas un métier ça, les filles !) toutes nos injures ordurières les plus sincères, à partager avec leurs ienclis. Comment on peut être aussi dépravé (et inconséquent)? S’autocongratuler de la libération de Paul Watson et direct foncer bouffer le foie cirrhosé d’un malheureux volatile forcé jour après jour d’ingurgiter des tonnes de céréales, transgéniques de préférence. Joyeusement coachés par franceinfofff (prononciation maison, « dans le souffle » c’est + hype) et ses pubs immondes à la gloire des psychos du sud-ouest et le « respect ancestral » (opus citatum) qu’ils vouent à leurs souffre-douleur à plumes… 

Allez on essaie d’oublier ces chiens malades, c’est l’heure de « MARS 2221, roman ».

résumé : l’embarras du choix…

– J’espère que Monsieur a passé une bonne nuit. Pour le petit-déjeuner de Madame et Monsieur, je me permets de suggérer à Monsieur une soupe ganjü et ses bamkas à la magellane. Très énergisant !

– Je vous crois sur parole mais ce matin, Madame et Monsieur se satisferont d’un pot de caoua et d’une brioche ou deux pour éponger.

– Ka…Wa ? Monsieur me voit terriblement confus…

– C’est moi. Mon parler emprunte trop souvent au registre populaire. Quand il est pas truffé de grossièretés. Pire, si vous aviez lu Hippocampe Twist, vous sauriez que je dis jamais « ne pas ».  Formulé autrement, auriez-vous l’extrême obligeance de nous préparer une cafetière de votre meilleur arabica ?

– Mais certainement Monsieur. Que Monsieur m’excuse. J’entre immédiatement « kawa » dans ma base de données. Pour les brioches, Parisiennes ou de Nanterre ? À moins que Madame et Monsieur aient une préférence pour les biterroises ? Les tressées de Metz ? Je peux aussi leur proposer des cougnous. Des bescoins peut-être ? Des pognes ? Une gâche ? De la fougasse d’Aigues Mortes ? De la fallue normande ?

De la fallue normande !

– Vous auriez de la fallue normande ??? Nappée de confiture de rhubarbe, c’est dar dar dar ! Mettez m’en donc deux ou trois tranches, s’il vous plaît !

Quelque part dans les entrailles de la taverna un percolateur, un mixer et un four entrent en action. Dans la minute un tiroir s’ouvre sur un double petit déj’ princier.

– Madame et Monsieur désirent être servis dans leur chambre ?

– Carrément !

Par l’opération du St Esprit et du graviton réunis, le plateau chargé de victuailles roboratives speede illico presto vers la cambuse tout en marbre de Céphée. Quand je le rattrape, Anthéa est déjà occupée à remplir les tasses. Une demi-heure plus tard, ayant picoré les dernières miettes de fallue, elle aborde la question épineuse de notre situation matérielle.

– Dis-voir, lapin. Hier, pendant que tu tchatchais avec Ovaï-Lân-Try j’ai repéré une boutique de fringues plutôt coolos à l’entrée de la galerie. Ce qui m’amène à te poser la question. Quand as-tu prévu de nous gagner des sous ?

– Dès que tu t’en sors avec le Peregrin SF4. Finalement je suis pas sûr d’en avoir bien intégré le mode d’emploi.

Va savoir ce que le robot cuistot a mis dans son arabica (ou sa fallue normande ?) ! De purs antéchinus ! Il est pas loin de seize heures quand on émerge de notre grasse après-midi récupératrice. Un détour par l’alcôve ciel de pluie et andiamo ! Le moment est venu de savoir si je suis vraiment en mesure de faire quelque chose pour la garde-robe d’Anthéa.

 

…demain chap 46 : « Allo c’est Johnny »…

« MARS 2221, roman » (chap 43 : « Check in », suite et fin)

Alerte : touvabi-1- ! Le roi de la Phronce continue à consulter son nez que ça met du blé dans les épinards des pipelettes de France Infopfff qui claironnent joyeusement que les producteurs de foie gras ont vu leur chiffre d’affaires prograisser en 2024…

Pendant que sur « MARS 2221, roman » la taulière du Red Joystick Resort aimerait en savoir plus sur Anthéa et lapin…

L’expression mentale qui vient de prendre l’antenne véhicule son pesant de distinction. Assaisonnée d’une certaine distance nonchalante, compassée diraient certains.

– *Loin de moi l’intention de vous froisser mais je concède que lorsqu’elle m’a annoncé de but en blanc que vous nous arriviez de Terra, j’ai frôlé la pétrification avant l’heure ! Des Terreux ! Grand Pierrot ! La mise à l’index de l’espèce la plus dangereusement sous-évoluée des Mille Galaxies avait été levée et on ne m’en avait rien dit ? Comme si je n’avais pas suffisamment à faire avec les serial teufeurs de Dwingeloo I qui viennent encore de me ruiner un jacuzzi dernière génération ! Ou avec les frasques ingérables des Polymorphes de la Chevelure de Bérénice dont je dois à tout prix éviter qu’ils se retrouvent à la table d’un Centaurien, génétiquement privé de tout sens de l’humour. Rêvais-je ou on me demandait d’ouvrir grand les portes de la perle de la ludosphère à deux lourdauds incultes ? Qu’ils en viennent par malheur à évoquer leurs intolérables pratiques alimentaires en présence d’un de ces exquis Bovidoïdes virginiens que nous nous honorons de compter parmi notre plus fidèle clientèle, nous serions dans de beaux draps !*

– Votre belle-mère c’est la Croupière Générale ? La tortue d’Hermann au nom imprononçable?

*  Elle vous a fait son sketch ? La dualité esprit/matière et tout le tintouin ? Quelle comédienne ! Vous savez qu’elle n’en revient toujours pas que ses taquineries n’aient aucune prise sur vous.*

Un détail chagrine cependant la taulière du Red Joy Stick Resort.

– * Une immunité que vous partageriez avec un certain « Emmanuel »… De bien piètre réputation, avouons-le. *

– Soyez sans crainte. Nous ne chercherons pas à écouter aux portes ni à nous en prendre à votre mobilier … Ni à « emmerder » qui que ce soit !

– Ni à commander un steak tartare au petit-dèj’ !  Nous sommes exclusivement végétariens», Anthéa la rassure à son tour.

– *Formidable ! Écoutez, il m’est impossible de m’échapper du dîner-concert d’aurevoir donné en l’honneur de l’ambassadeur du Nuage de Magellan mais je vous promets qu’Ovaï-Lân-Try va s’efforcer d’abréger ses chinoiseries administratives, n’est-ce pas Ovaï ?… Ah ! On me  fait signe que l’orchestre est en place… J’ai peur de devoir écourter… Excellent séjour à tous les deux ! À plus tard sans faute !*

Happée par ses obligations mondaines, dame Gd’Ye-Asi met fin à l’échange avant qu’on ait pu lui passer le bonjour de Mustalpha. Déjà le pecten maximus (je viens de me souvenir du nom scientifique de la coquille St Jacques, de genre masculin, autant pour moi !) qu’elle a appelé Ovaï-Lân-Try rouvre les valves, m’invitant à y récupérer le badge, dûment authentifié et validé.

 

…demain chap 44 : « Photon mapping »…

« MARS 2221 » (chap 41 : « RIP Antonin Panenka », suite)

 

«  Ô frères et sœurs des années 2220, si seulement vos ancêtres avaient passé plus de temps à s’éclater au babyfoot, il leur en serait resté d’autant moins à consacrer à leurs empoignades sanguinaires entre gentils (eux) et méchants (les autres). Et encore moins – méchants et gentils réconciliés pour l’occasion – à appliquer quotidiennement la solution finale à des milliards de milliards de bestioles moins bien placées qu’eux dans la putain de « chaîne alimentaire ».  »

 

résumé : que les meilleurs gagnent…

Un « gosse » (ou « photo » ou « flash ») c’est quand un arrière veut dégager mais que sa balle contrée par l’avant adverse repart direct au fond de sa cage. C’est très agaçant. Mustalpha en fait la cruelle expérience, me permettant d’inscrire rapidement un deuxième but. C’est ensuite que ça se gâte pour les « jeunes ». Plus moyen de passer les demis de l’amiral qui eux, par contre, rentrent dans les miens comme dans du beurre. Anthéa fait ce qu’elle peut mais les balayages hypnotiques de son tourmenteur la prennent en défaut trois fois de suite. Jolie série mon amiral ! La victoire est en passe de changer de camp. C’est sans compter sur un sursaut d’orgueil qui à deux reprises, coup sur coup, me fait trouver le chemin du but adverse. 4 à 3. Les boules claquent sur les bouliers. Manque plus qu’une Disque Bleu filtre laissée à fumer dans le petit cendar en métal pour me propulser à travers siècles dans l’arrière-salle de Chez Georges (remember « Hippocampe Twist ») . Vacarme des barres télescopiques qui s’écrasent contre les flancs des six tables en batterie, jurons des habitués…  Ô frères et sœurs des années 2220, si seulement vos ancêtres avaient passé plus de temps à s’éclater au babyfoot, il leur en serait resté d’autant moins à consacrer à leurs empoignades sanguinaires entre gentils (eux) et méchants (les autres). Et encore moins – méchants et gentils réconciliés pour l’occasion – à appliquer quotidiennement la solution finale à des milliards de milliards de bestioles moins bien placées qu’eux dans la putain de « chaîne alimentaire ». Encouragés en cela par de prétendus « nutritionnistes » scientifiquement persuadés que les protéines non animales nourrissent pas leur bipède et surtout qu’un apéro sans sauciflard c’est pas un apéro.

Sous l’emprise de l’ire vengeresse que l’évocation de ces nécrophages irrécupérables a fait monter en moi, je m’autorise un « coup de bourrin ». C’est quand on shoote des demis assez fort pour faire rebondir la balle contre la ligne de but adverse et la réquisitionner avec un avant. Moyennement élégant mais légal. J’enchaîne sur un « snake », technique de frappe vicieuse comme tout qui consiste à stopper net en plein balayage ! Le temps que Mustalpha réagisse, d’une pirouette de mon avant-centre en arrêt sur image j’expédie la balle au fond des filets désertés. Horriblement vexant. 5 à 3.

La sentant piaffer et au fait de ses qualités d’attaquante, je propose à Anthéa de prendre les avants pour les deux balles restantes.

 

la suite tomorrow