Mais non, voter c’est pas signer des deux mains au bas d’une déclaration officielle d’abandon de son droit à vivre et à mourir en toute liberté. Mais non, voter c’est pas accepter d’engraisser un(e) proxénète sans vergogne qui se mettra mensuellement dans les fouilles le triple ou le quadruple (voire plus) de ce qu’on peine à gagner soi-même. Mais non, voter c’est pas autoriser quelqu’un à voter à son tour pour quelqu’un d’autre sans nous dire qui. Mais non, voter c’est pas se couper ensuite de tout contrôle sur les faits et gestes de la personne pour qui on a voté. Mais non, voter c’est pas se retrouver embarqué dans des conflits sanglants contre des inconnus qui, eux-mêmes, ont voté inconsidérément pour d’autres proxénètes sans vergogne. Mais non, voter c’est pas se satisfaire avec gratitude d’un statut d’enfant (de la patrie, par exemple) incapable de traverser la rue (pour aller chercher du travail, par autre exemple) sans qu’on lui tienne la main. Mais non, voter c’est pas le geste le plus naïf et ballot ( « ballot » = mot anglais pour « scrutin » ou « bulletin de vote ») dont on nous ait jamais persuadé qu’il est gage de notre bonheur inaliénable et sacré.
Mais non. Mêêê non.