Archives par mot-clé : Morveux 1er

« MARS 2221, roman » (chap 30 : « Retrouvailles »)

07/11/24, Budapest : Morveux 1er, roi de la PhronceMais je n’ai pas envie de laisser l’Europe comme un formidable théâtre habité par des herbivores, que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer ».

T’en fais pas, trou-de-balle, l’Europe compte un bon paquet de carnivores autochtones qui, grâce à toi et tes prédancesseurs, se sont déjà bien rempli la panse. Agenda ou pas, tes méchants carnivores venus d’ailleurs ne trouveront bientôt plus que des os à sucer 🙂

 

Mais nous on s’en cogne, on continue à (re)lire « MARS 2221, roman ».

  1. Retrouvailles

 Où allons-nous ? »,  Darius s’enquiert.

Cette question ! Tu m’emmènes à l’endroit précis où on récolte les petites merveilles de la vitrine ! Et fissa !!!

Le robot démissionne. Il pointe le fond de la caverne.

– La dernière navette encore en état de fonctionner est stationnée à l’entrée de la galerie numéro 2.

C’est parti pour un tour de train fantôme. La « navette » à bord de laquelle nous prenons place ressemble à un cockpit d’hélicoptère. De forme arrondie, elle glisse en couinant sur le monorail. Les parois de la galerie, d’un marron-gris terne et granuleux, défilent à travers les vitres. Dans les  phares inquisiteurs, les cicatrices laissées par les lasers des mineurs pourraient passer pour les vélléités picturales de quelque Néandertalien défoncé. Mais voici que, peu à peu, l’ambiance change. De fines veines dorées se mettent à réfléchir le double faisceau de photons domestiques. Plus on avance, plus elles se font nombreuses, épaisses, scintillantes. Il hallucine, le pseudo Stan.

Pince-moi, Darius !!! PINCE-MOI !!! Le filon du millénaire !!! …Arrête-toi ! ARRÊTE, je te dis !!!

Darius obéit. Par ses yeux nous voyons son passager sauter à bas de la navette pour se précipiter vers une méga pépite incrustée dans la roche. Tomber en pamoison devant. Puis, hypnotisé, se risquer à l’effleurer du bout des doigts. Comme un ado avec les nénés de son premier flirt. Avant d’y aller franco, la palucher à pleines paumes, lui rouler des pelles… S’il aime pas l’or, le garçon, on lui donnera autre chose ! Le voici à quatre pattes à embrasser le sol pierreux  comme un jeanpauldeux moyen en weekend à Orbiland. Avant de se relever extatique et se livrer à une danse d’un Saint-Guy qui aurait pris des cours avec Tina Turner.

Riche ! Je… suis… RICHE !!! RIIIIICHE !!!

Anthéa profite de l’intermède.

– Vas-y, lapin ! On s’y perd dans ton histoire de poils…

– Quand Poutine me l’a présenté, le soi-disant Stan était pileux du museau d’accord mais pas genre nid à poux comme aujourd’hui. Sa barbichette de jeune premier était taillée au cordeau. Et, comme aujourd’hui, il arborait des lunettes de soleil… Sauf que pas ces culs de bouteille de non voyant ! Nan, des Ray Ban à la « Top gun »… Je me souviens aussi d’un petit chignon serré sur la nuque… Qui matchait pas trop son keffieh d’ailleurs…

– Donc ce craignos connaît Poutine ?

– Un pneu qu’il connaît Poutine ! Il est maqué avec sa fille ! Forcément ça crée des liens…

Pendant que le survolté cavale d’une veine à l’autre en poussant des cris de victoire je finis de briefer Anthéa sur les circonstances de ma première rencontre avec lui. Savoir une petite sauterie chicos à laquelle Poutine m’avait convié. C’était quelques semaines après ma sortie de couveuse. Entre deux flûtes de Veuve Clicquot et un petit four au caviar de Sibérie le chirurgien avait tenu à me présenter sa fille Moushkra. Une brunette pas vilaine, enceinte jusqu’aux yeux …Ainsi que l’élu de son cœur.

– « Maître, voici Nivek Kuduort. Moushkra et lui me font actuellement le trop rare plaisir de passer quelques jours à la Résidence. Et ils brûlent de rencontrer, en chair et en os, le patient dont je me laisse parfois aller à évoquer le destin hors normes…. »

 

 

…la suite demain…

« MARS 2221 », (Chap 5 : Electromécanique) + exclu Morveux 1er !

En exclusivité sur fyr, les tout derniers gazouillis de notre Prédant de Sa Raie, à l’occasion du premier conseil des sinistres du gouvernement Barniais.

« – Salut les rampants, Z’espère que ça va pas vous faire trop flipper de faire semblant de servir à quelque çose sous la supervizacion de Mimi – le – Dindon et son fanon qui tremblotte aux quatre vents. Il est pas dit qu’à son âze vous aurez autant de plumes et pas qu’au derrière. Sinon on est bien d’accord que, côté sur-supervizacion, rien n’a çanzé, c’est touzours à Moi qu’il faut s’adresser. Ze n’ai strictement aucune lézitimité (ou alors très mitée, hi hi !) pour faire cier comme ça mais en tank Alpha et Oméga de l’Univers visible et invisible – hein Brizitte ? – Z’en ai rien à carrer. Sassez simplement qu’un temps nouveau s’ouvre pour le pays. ZE SERAI LÀ POUR VOUS AIDER À RÉUSSIR ! Même que çacun autour de la table est dépozitaire d’une mission plus grande que lui et, au-delà de nos diverzences, Ze vous demanderai donc de prendre exemple sur Moi et FAIRE PREUVE D’HUMILITÉ et d’aispri de dialogre, entre vous et avec les Phroncés qu’ils ont pas tous fait ce çoix. Le pays a besoin d’audace, de prozets et d’ambition (du bois, hi hi) ! Alors restez dans une démarce de cons promis, ok ? Sinon Ze me fâce tout rouze, hein Brizitte que ze me fâce tout rouze ? Bon Ze vais pas m’éternizer passque Ze sais que sur fyr, ils attendent leur épisode quotidien de « MARS 2221, roman ».

Merci  Prédant ! Place donc au 5ème chapitre de « MARS 2221, roman »  !

  1. Électromécanique

 Ce que le rabbi Lafleur appelle son camion ressemble à un suppositoire géant. Un mastra suppo flottant dans l’air, à un mètre du sol avec en dessous, semés par terre, tout un bordel de pièces de moteur, de bobines, de rotors, de stators et autres circuits imprimés. Le rabbi m’aurait demandé de l’aider à décalaminer sa bougie de Solex j’étais son homme mais là je peux pas grand-chose pour lui. Anthéa par contre…

– Un onduleur à commutation ! Fuck ! Ça existe encore ?

– Et pourquoi ça n’existerait plus ? Associé à un moteur asynchrone linéaire, on n’a toujours pas inventé mieux question gestion du champ électromagnétique de ces putains de boyaux de l’Interloop …Quand le variateur de vitesse fait son boulot !

Le rabbi pointe du menton le responsable de sa mauvaise humeur.

– Prudence est mère de sûreté. Je n’ai pas envie que celui-ci nous lâche en route. Ça fait plus d’une heure que je me bagarre pour accéder au contacteur. Mais mes doigts sont trop gros… Plus un rhumatisme déformant qui me réveille la nuit…

– Je peux jeter un œil ?

Joignant le geste à la parole, Anthéa se glisse sous le camtar.

Une magicienne Anthéa ! Combien de fois elle m’a scié par l’étendue de ses compétences manuelles ! En trois coups les gros elle te dépose le contacteur et lui substitue celui que Lafleur lui a tendu, émerveillé.

– Allez-y, rabbi ! Envoyez la sauce ! Ça devrait tourner nickel !

L’ecclésiastique retrousse sa djellaba et se hisse dans le cockpit. Après quelques toussotements de pure forme, le vieux moulin émet un ronron médium grave qui fait chaud au cœur. Le camtar du rabbi Lafleur est reparti pour un tour.

On remonte à la sacristie. Lafleur nous propose de casser une graine avant l’arrivée des fidèles. Son vin de messe gratouille un peu mais pour une piquette martienne il se laisse boire. Une demi-heure plus tard, devant une salle aux trois quarts pleine, la messe peut commencer.

à suivre…