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Qu’est-ce que c’est bien « MARS 2221, roman » !

Qu’est-ce que c’est bien « MARS 2221, roman » ! Y a tout dans ce bouquin. Tout ce qu’un(e) amateur(e) de littérature inventive est en droit d’espérer. Un pitch béton évidemment – dépaysement, rebondissements, apartés historico philosophiques  etc… une vraie pochette surprise ! Et l’écriture, bonne mère ! L’écriture ! Allez je vous remets un de mes 4325 passages préférés. Enjoy !

« – Lapin !!! T’as fini de faire des bonds comme ça ? Et tiens, pour t’excuser de m’avoir réveillée si tu allais nous chercher de quoi petit-déjeuner ?

La voix médium grave d’Anthéa me rapatrie dans le monde réel. Je lui roule un patin, prêt à remettre le couvert mais elle me repousse. C’est d’une nourriture plus substantielle dont elle a besoin. Résigné, je m’arrache du pieu, direction la taverna. Je foule l’herbe tendre de la moquette, me régalant de la symphonie olfactive ambiante. Le lis d’un jour au puissant parfum de muguet le dispute au jasmin sensuel et fruité, presqu’animal, et à la vanille subtile des gardénias immaculés. Au détour d’un rosier grimpant je tombe sur un labo de cuisine au grand complet. Un labo parlant.

– J’espère que Monsieur a passé une bonne nuit. Pour le petit-déjeuner de Madame et Monsieur, je me permets de suggérer à Monsieur une soupe ganjü et ses bamkas à la magellane. Très énergisant !

– Je vous crois sur parole mais ce matin, Madame et Monsieur se satisferont d’un pot de caoua et d’une brioche ou deux pour éponger.

– Ka…Wa ? Monsieur me voit terriblement confus…

– C’est moi. Mon parler emprunte trop souvent au registre populaire. Quand il est pas truffé de grossièretés. Pire, si vous aviez lu Hippocampe Twist, vous sauriez que je dis jamais « ne pas ».  Formulé autrement, auriez-vous l’extrême obligeance de nous préparer une cafetière de votre meilleur arabica ? »

 

NB – Aux personnes de goût qui auraient envie de se procurer « MARS 2221, roman », je conseille d’attendre la sortie de la mise à jour (imminente). Elle concernera la version numérique uniquement. Dégoûté par l’attitude de ces ânes bâtés de libraires « indépendants » (rires)  je vais laisser tomber pour la version cellulose.

 

Rosbif purée

Vous allez rire mais avant de publier « Mars 2221, roman » dûment préfacé et amélioré, je peux pas résister à me le refaire une dernière fois. Un bouquin formidable peut toujours être encore plus formidable ! Bon mais rassurez-vous, les Clubistes surtout (z’ont d’autres soucis en tête, les malheureux : la droite, la gauche, le milieu, la vérité, la justice, les gentils, les méchants, sans jamais se laisser aller à des attaques abdominêmes ou anticémistres genre « Israël, cancer du Moyen-Orient », « Elon Musk, psychopathe homophobe » ou « gros viandard puant de Larcher » etc…) je vais pas vous mouiller dans l’histoire. Because du temps j’en ai pas à revendre. Si je vous disais que, parallèlement, je bosse sur un autre truc avec des mots. Un essai à ma sauce. Version française ET anglaise. Mais chuuut ! Allez bon Nextflip les loulous ! Et bon rosbif purée du dimanche ! Bien saignant, comme on aime les bœufs !

« MARS 2221, roman » (postface)

Aux visiteurs de fyr / clubistes de Médiapart :

Merci de m’avoir servi de prétexte pour relire (et améliorer) « MARS 2221, roman ». En fait, maintenant que le boulot est terminé, j’ai moyennement envie de vous postfacer quoi que ce soit. Si ça vous a plu, tant mieux, sinon bonne reprise sur Nextflip ! Ce que je vais faire par contre c’est publier une mise à jour de « MARS 2221, roman » au format ebook et, bien entendu, oublier la version papier. Le temps que le neurone des « libraires indépendants » (rires) soit devenu opérationnel. À toi mon Darwin, ça va pas être simple !

Aux lecteur(e)s du 23ème siècle* :

« MARS 2221 » devient « MARS 2221, roman ». Une tentative comme une autre de couper court à toute vélléité de science-fictionnisation. J’aime et respecte certains auteurs labellisés SF mais, puisque les marchands de mots trouvent leur compte à ranger les bouquins dans des cases, le mien ressortirait plutôt de la « littérature générale ». De la « littérature particulière », disons. Un mélange (d)étonnant de fiction et d’autofiction, de romance et d’insolence, d’aventure et d’inventure. Couac il en soit j’avoue humblement avoir pris un plaisir extrême à sa relecture, un an après sa publication ultra confidentielle, autoédition oblige. J’en ai profité pour effectuer diverses petites modifications. Clarté et fluidité sont mes maîtres-mots. Je m’efforce de leur obéir au doigt et à l’œil.

À part ça je souhaite de tout cœur que « MARS 2221, roman » puisse divertir, intéresser et, qui sait, convaincre quelques bipèdes à poil ras de l’évidence qu’ils ont encore tout à apprendre d’eux-mêmes. Et que c’est pas toujours triste.

 

* Préface de « MARS 2221, roman », à paraître très prochainement donc, sur toutes les plateformes de téléchargement.

 

« MARS 2221, roman » (chap 58 : « Bordel ! », suite et fin)

 

 

résumé : rerelire le bouquin (et Hippocampe Twist, tank à fer…)

La fermeture éclair de mon refuge toilé, capricieuse s’il en est, nécessite une manipulation tout en douceur. Il s’écoule une plombe avant que les premiers centimètres patiemment négociés m’autorisent à respirer l’air frais du matin.

Et là c’est la révélation. La résolution rien moins qu’inattendue du mystère du « ronflement aigu et continu » (définition académico laroussistique de « brondissement ») décrit plus haut. Des MOUCHES ! Des milliards de mouches patrouillant en escadrilles serrées, en quête d’un petit-déj’ roboratif. De grosses chemous vertes et bleues bourdonnant à l’envi. Messerschmitts miniatures à l’assaut d’un convoi allié dans une aventure de Battler Britton (Serge avait tous les numéros, au fait qu’est-ce qu’il devient, Serge ? Nos trajectoires existentielles ont tendance à tailler la route chacune de leur côté, faudrait quand même que je récupère ma Hagstrom, une gratte achetée à prix d’or dans un bouclard de Pigalle), les voici décrochant soudainement pour fondre sur leur objectif. Un objectif impossible à définir avec précision dans cet amoncellement en cours de compostage. Matelas éventrés, cartons d’emballage, chutes de moquette, billes de polystyrène mais aussi – mettant fin au mystère de la planche de fakir – bris de verre, éclats de céramique, ferraille de chantier, boîtes de conserve… Tu m’étonnes que j’ai mal partout this morning !

En tous cas ça schmecte. Ça pue, ça cogne, ça refoule des naseaux ! Mon sac de couchage est un pur écrin de violettes en comparaison.

Y a pas, la vie ça schmecte quand ça veut ! Quand ça oublie deux secondes son ascendance divine, glorieuse, majuscule, cerise sur le fraisier de la dure semaine de Création de toutes choses. Quand l’organique décide de s’affranchir du cadre de la bienséance. De l’idéal mystico romantique d’une espèce soi-disant « élue », de son égotisme prépubère qui lui fait reléguer au plan anecdotique, décoratif, le plus souvent alimentaire, l’existence des 1,999,999 autres. 1,999,999 espèces aussi vivantes qu’elle mais qu’elle a décrétées insuffisamment divines et, partant, qu’elle s’ingénie à pogromiser après les avoir doctement, scrupuleusement « découvertes » ( !), inventoriées, classifiées et dûment étiquetées, comme consigné sur sa feuille de route mosaïque.

 

Les dimensions de l’ouverture âprement négociée permettent maintenant de tenter une sortie. Pourtant j’hésite.

Remonter sur ma mob (au cas où elle voudrait bien redémarrer) ?

Direction le merdier des « adultes » ?

Puanteur pour puanteur, est-ce que ce serait pas « mieux pour moi » (haha, on arrivait quand même à se marrer dans ce putain de bahut ! Faudra que je couche tout ça sur le papier un jour, histoire d’occuper mes doigts quand ils seront trop vieux pour la pop music) de rester vivre avec les chemous ? Un remake intéressant de « Joë chez les fourmis»…

 

Sauf que pendant la nuit, sous la pression insistante de quelque rebut métallique aux bords tranchants, le tapis de sol a fini par perdre de sa superbe.

Allant jusqu’à concéder une large déchirure.

De laquelle dépassent, circonspectes quoique prêtes à l’action, les incisives acérées d’un gros rongeur patibulaire.

 

À 17 ans, claboter d’une leptospirose ? D’une fièvre d’Haverhill ? D’une tularémie ? D’un ictère infectieux ?  De la PESTE BUBONIQUE ???

Nan ce serait pas raisonnable.

 

…demain la postface…

 

« MARS 2221, roman » (chap 58 : « Bordel ! »)

  1. Bordel !

Bordel, Je suis un fœtus !

Ça doit pas être longtemps avant ma naissance, j’aperçois de la lumière. Les paupières d’un fœtus s’ouvrent vers le septième mois de gestation, quand la rétine et le nerf optique ramènent leur fraise. À tous les coups Maman se prélasse sous le soleil de Tananarive. En ces temps immémoriaux les Malagasy ont pas encore rejeté leurs envahisseurs à la mer, déclaré indépendante la Repoblikan’i Madagasikara et redonné à leur capitale le nom autochtone d’ « Antananarivo ».

Por qué mes darons se sont mis dans le crâne d’aller me concevoir à onze mille bornes du biotope ancestral, faudra que je pense à leur demander. Quand je maîtriserai les finesses du langage articulé. En attendant, filtrés par l’hypoderme, le derme, l’épiderme et les membranes ovulaires amnios et chorion, les rayons de l’astre du jour mettent leur exubérance tropicale en veilleuse. Ça donne une ambiance tangerine, irréelle, cosy…  Cosy à part que le tapis de sol on dirait la planche à clous du fakir Pinder ORTF.

Le tapis de sol ??? Fœtus mon cul !!! Je me disais aussi cette odeur de fennec… Une poche de liquide amniotique ça peut pas sentir le fennec, voyons ! À part celle d’une maman fennec. Un sac de couchage par contre… Un duvet qui, en trois mois de camping, n’a connu de lessivage que les incursions sporadiques de précipitations torrentielles… Je bâille, vaguement soulagé. Cette clarté orangée…  « Bon dieu mais c’est bien sûr ! », comme dirait l’inspecteur Bourrel de la première chaîne, magistralement incarné par Raymond Souplex, sa bedaine de rentier, sa moustache et sa coupe en brosse sous son drôle de galure. Hier soir en montant ma tente, dans ma hâte de me pager, d’oublier quelques heures la débâcle  de mon été calédonien, j’ai fait l’impasse sur le double-toit. Un double-toit monté dans les règles de l’art nomade offre par son épaisseur calculée une protection renforcée contre les déjections célestes. Autant que sa coloration bleu sombre calme la joie d’un Phébus toujours malvenu sur une gueule de bois.

Sauf qu’hier soir j’avais autre chose à faire que me torcher le museau. Hier soir, proie facile de chauffeurs de gros culs pas tous à jeun, je pensais qu’à sauver ma peau dans ce putain de smog. Bon mais si c’est pas un acouphène endogène du mal de cheveux, à quoi attribuer ce vrombissement ? Ce « brondissement », finasserait Jean d’Ormeusson. L’A260 qui dessert Folkestone et sa banlieue se sera-t-elle nuitamment métamorphosée en un anneau de vitesse sur lequel Graham Hill, Bruce McLaren et Jackie Stewart se tirent une bourre titanesque ?

La meilleure façon de le savoir c’est sortir de la tente. J’en profiterai pour aller prendre des nouvelles de ma chiotte. Pas sûr que l’outillage minimal dont je dispose – une paire de démonte-pneus et une clé de 12 – suffise à régler le problème de la roue bloquée.

…réponse  demain…