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nouvelles du désert

On dirait que c’est mon karma de prêcher dans le désert. Je l’ai fait avec mes chansons, puis avec ce site et maintenant avec mes bouquins. Si je suis aux abonnés absents ces temps-ci c’est que justement je bosse sur le prochain. Le très très prochain. Ce sera un genre d’essai. Le « genre de » c’est ma marque de fabrique. Comme vous le savez peut-être, j’ai compris à mes dépends ce qu’était un libraire « indépendant » (rires) donc je m’en tiendrai au format ePub/Kindle. Et comme j’ai envie de changer de désert, il sortira d’abord en version anglaise.

Bon mais si j’ai pris deux secondes sur ma pause petit-déjeuner c’est surtout pour vous dire que « MARS 2221, roman » est en ligne. Au moins sur Kobo (ePub)

et Amazon (quoi que je puisse penser de son négrier lèche-cul d’inventeur)

Je vous en glisse « l’avertissement au lecteur », comme on dit chez les vrais éditeurs de vrais « ouvrages » :

« MARS 2221 » devient « MARS 2221, roman ». Une façon de m’opposer à toute velléité de science-fictionnisation de mon livre. Puisque les marchands tiennent absolument à envoyer les bouquins derrière les barreaux catégoriels, je verrais plutôt « MARS » détenu dans un pénitencier de « littérature générale ». À l’isolement, tant qu’à faire.

J’ai pris grand plaisir à replonger dans mon livre-monde, un an après sa sortie ultra confidentielle, autoédition oblige. J’en ai profité pour lui faire un bon brin de toilette. Remarque (de détail) : depuis la partie de babyfoot du chap 41 qu’on pourrait qualifier de prémonitoire, pas mal d’eau a coulé sous les ponts et autant d’encre dans les gazettes ! J’ai choisi nonobstant de garder inchangé tout ce qui touche au personnage de l’« amiral ».

Franck Richard

Terra, le 12/02/2025

 

Et pis tiens le résumé, toiletté pareil :

« …Le croiriez-vous, lapin ici présent est son propre clone ! Pas son frère jumeau décalé dans le temps comme moi je suis la copie conforme d’une créature originale arrachée trop tôt à l’affection des siens… Nan, lapin, ils ont poussé le bouchon jusqu’à lui réinjecter les données contenues dans son cerveau d’origine ! Lapin, il a 269 ans dans sa tête ! »

Les pérégrinations ébouriffantes de deux marginaux du temps et de l’espace, une occasion pour Franck Richard de revisiter son passé et, avec l’humour acide qui le caractérise, refaire le portrait d’une espèce à laquelle il n’est pas spécialement fier d’appartenir.…

 

Merci de votre attention, je retourne au désert.

« MARS 2221, roman » (chap 44 : « Photon mapping », suite et fin)

Plus je relis avec vous « MARS 2221, roman », plus je suis certain de  jamais remettre les pieds chez un libraire indépendant (rires). Du moins pas avant que ces braves gens aient compris l’intérêt vital que représente l’impression à la demande  pour 1) la littérature inventive et intelligente 2) les amateur(e)s de littérature inventive et intelligente 3) les libraires suffisamment inventifs et intelligents pour espérer atteindre un jour à un semblant d’indépendance.

résumé : Peregrin SF4, mode d’emploi…

– J’admets qu’une mise à niveau serait pas inutile.

– C’est très simple. Une fois à l’intérieur de l’habitacle, il suffit à Monsieur d’évoquer mentalement la destination que Monsieur désire rejoindre – réception, galerie commerciale, Shaker… – et, ce faisant, appliquer la paume contre la cloison.

– L’enfance de l’art ! Et pour appeler l’habitacle ?

– Monsieur toquera légèrement au lifter… Comme ceci…

Tout à la surprise causée par la déco rien moins qu’inattendue pour une chambre d’hôtel, j’ai pas noté, dans mon dos, la disparition de la cabine à l’intérieur du cylindre argenté que le groom appelle le « lifter ». Pour la faire réapparaître, un toc toc désinvolte contre le métal brillant et coucou, la revoilou ! Son empressement à sauter dedans me confirme que Spirou 2 a sa dose de mézigue pâteux.

– Je souhaite à Madame et Monsieur un séjour agréable. Pour tout complément d’information, technique ou administratif, un personnel dédié se tient jour et nuit à la disposition de Madame et Monsieur.

– Cool, mec. Nos amitiés à ce bon vieux marsupilami !

– Monsieur ?

– Nan rien. Merci pour tout.

Je tapote mes poches. Le vide me répond.

– Je suis ultra short en liquide juste là mais promis, si votre « Shaker » m’est favorable je saurai me souvenir de votre dévouement à la cause !

Une heure plus tard Anthéa, à poil et fraîche comme la rose, me rejoint sur le sofa interactif  (assise vibrante et le toutim) alors qu’à travers la baie vitrée je me perds dans la contemplation du lac. J’en suis à ma troisième vodka à l’herbe de bison.

– Phobos et Déimos ! Les lunes de Mars… Mate-moi leurs reflets sur l’eau… Comme ils ondulent au gré de la brise nocturne…  Plus vrais que nature !

Anthéa acquiesce. Et, normal, ramène sa science.

– Ces bonnes vieilles images de synthèse 3D ! Tu sais que les premières expérimentations de « photon mapping » remontent à 1994 ? T’étais déjà un grand garçon à l’époque ! Si tu t’étais intéressé à autre chose qu’à ta musique de loser, tu aurais appris que quand ils interagissent avec une surface, les photons virtuels peuvent être absorbés ou réfléchis. Les algorithmes du mapping n’ont plus qu’à prendre tout ça en compte et roule ma poule ! Tu vois lapin, moi ce que je trouve vraiment balèze c’est l’horizontalité du lac.

Je m’étais fait la même remarque en arrivant. Si on tient compte de l’inclinaison « manette de jeu vidéo vintage » voulue par les architectes du resort, la moquette devrait être en pente et le lac depuis longtemps à sec.

– Y aurait du graviton là-dessous que ça me surprendrait pas ! Tout se passe comme si, à Skomäth-Hellian, les théoriciens quantiques et les tenants de la relativité générale avaient fini par se mettre d’acc… Lapin ! T’exagères !

– T’aimes pas ?

– Si…

 

…demain chapter 45 : « Fallue normande »…