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eau my god !

Décidément, cette putain de flotte – tellement bienvenue dans le pastis, un peu moins dans les caves, voire les rez-de-chaussée ravagés par les crues – semble poser de graves problèmes existentiels à nos fiers journalistes. Lesquels ont pourtant d’autres soucis en tête « aujÔrd’hui » comme ils disent. Savoir : flatter outrageusement le chauvinisme maladif de leurs compatriotes, en parallèle à un étouffement généralisé de toute vie politique – les ordres sont les ordres.

Mais revenons à l’eau. Après avoir été « liquide », au mépris de toutes les définitions recensées dans les dictionnaires ( lire ici « eau liquide et solides conneries » ),  la voici « baignable »  ou pas. Ainsi, grâce aux Jeux Olympaques (pas pu résister), après Claire Michel nous nous voyons confirmer que se baigner dans une eau non « baignable » « peut potentiellement » ( un must  radio télévisuel ) se révéler « dommageable » (idem) pour la santé.

Hé les pipelettes incultes, qu’il soit bien clair (à la différence de la Seine à Paris) que la particule  « able » est un « suffixe formateur d’adjectifs à partir de verbes transitifs directs et exprimant la possibilité passive (« que l’on peut » + infinitif) »* . Exemples : « respecter » donne « respectable » et signifie « que l’on peut respecter » ( adjectif qui ne s’applique que très très rarement aux média), « avouer » => « avouable », « désirer » => « désirable », « critiquer » => « critiquable », « redouter » => « redoutable », etc… etc…

C’est donc complètement con (et laid) de dire que quelque chose est « dommageable », (verbe « dommager » ?) mais quand on en arrive à l’« eau baignable » ( = une eau que l’on peut baigner ???), l’auditeur est en droit d’exiger des dommages et intérêts pour son oreille écorchée pire que celle d’âne bâté (malgré son prénom de canard) d’un gros cinglé bien connu outre Atlantique.

Au passage, les cèlzéceux qui causent dans le poste, plutôt que « ramener » vos breloques merdeuses « à la maison » (ça aussi c’est gratiné comme racolage débile), si vous pouviez vous contenter de les « rapporter », on y gagnerait – sinon en fouillis sur les étagères – un semblant de parler correct.

 

 *  Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales