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« MARS 2221, roman » (chap22 : « Le récit d’Endymion (3))

Pour info, les quelques personnes de goût qui m’accompagnent dans ma relecture de « MARS 2221, roman » (et qui sont équipées pour) prendront peut-être également plaisir à feuilleter les ebooks d’Heffi GreckerL’arrière-cour des miracles », « Une mouche dans le potage » etc…).

  1. Le récit d’Endymion (3)

Ce que j’ai pris pour un signe d’épuisement participait en fait d’un effort de concentration. Endymion est reparti comme en quarante.

– … Je peux te dire que sur le chemin du retour, entre le site archéologique et l’hôtel j’ai pas loupé un seul bistrot. Au point qu’une fois arrivé – va savoir comment – quand j’ai demandé au barman de me servir le coup de l’étrier, le mec m’a vanné méchamment. Selon cézigue, même à cheval je serais pas allé bien loin ! Il avait raison. Deux jours il m’a fallu pour décuiter. Et quand j’ai pu enfin raconter mon histoire à BRGTR, elle a pété un câble et exigé de rentrer immédiatement à Taipei où son psy pourrait peut-être faire quelque chose pour moi. De toutes façons quelques semaines plus tard, comme je t’ai expliqué, une ultime dysménorrhée faisait déborder le vase. C’était mieux comme ça. Pour la petite histoire on s’est recroisé dans le métro juste avant que je rentre en France. Elle avait pris vingt kilos et s’appelait Travers-de-Porc-Sauté-au-Basilic–Et-À-La-Sauce-d’Huître…

– Rrrr… Zzzz…

– T’endors pas, fils. Pas avant que je t’aie raconté mon déménagement et ses conséquences inattendues sur mon quotidien ! À ma démobilisation, en juin 2189, j’avais effacé le site archéologique de Beinan de ma carte mémoire. Je m’étais dégotté un petit rez-de-chaussée dans un dôme plutôt standing du côté d’Issy-les-Moulineaux où je continuais à me tenir à l’écart de toute conversation ayant trait de près ou de loin aux soucoupes volantes, voire à l’existence de potentielles civilisations extra-terrestres. C’était un coup à me retrouver en EHPAD médicalisé le temps de le dire. Tu verras, petit, plus t’avances en âge, plus des mots comme « Alzheimer », « Parkinson », « mise sous tutelle » ça file les chocottes…

J’ose pas lui glisser que s’il kiffe toujours autant la lecture, il devrait se brancher Hippocampe Twist. Ça l’aiderait à se sentir moins seul face à ses angoisses gérontologiques. Et surtout mieux armé contre les diagnostics délirants des emblousés qui hantent les couloirs des hostos, une main sur le portefeuille et l’autre à l’affût des rondeurs de leurs collaboratrices.

– Coff… Coff… OKLM donc, je fréquentais assidûment un petit bistrot à l’ancienne derrière le centre commercial du 3ème sous-niveau. Le « Boit-Sans-Soif ». Le patron m’avait à la bonne depuis que j’avais réparé le désintégrateur de son chiotte à la turque… J’avais pas de mérite, Li-Heung était plombier-chauffagiste de formation… Je t’en ai causé de Li-Heung ? Je l’avais sous mes ordres à Taipei… Coff… Il était intarissable sur son ancien boulot…

– Monsieur Calmann-Lévy, il est temps de dormir ! Je vous rappelle que demain matin, on vous opère !

Ayant dit, d’Avila referme doucement la porte de la chambre. On l’avait pas entendue l’ouvrir.

– Va mourir, la grosse ! », marmonne l’interrompu, « …Et sont arrivés les cyclones à répétition de 2217 !

 

la suite demain

Sainte Originalité priez pour nous, pauvres auteurs !

En ce temps de Pentecôte, recueillons-nous un instant sur les victimes semi-consentantes des fantasmes sanguinolents de Stephen King ou de ses (pâles) copies françaises, Thilliez, Minier, Chattam et autres artisans de la misère éditoriale ambiante. Je parle ici de l’écume de la nullité goristico-srilienne. Plus en profondeur, en toute softitude éculée, les Musso, Lévy, Dicker etc… tortillent des nageoires il faut voir comme pour atteindre à l’oubli total de ce qu’un roman se doit d’apporter à son lecteur.

Au point que – les ventes de livres en constante perte de vitesse sont là pour en témoigner – le lecteur doute à son tour qu’un roman puisse lui apporter quoi que ce soit.

Me revient en mémoire un aphorisme bien cool du regretté Guy de Maupassant : « Le talent provient de l’originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger. »

L’originalité !  Voilà ce que l’auteur peut offrir de plus précieux au lecteur. Les initiateurs d’une catégorie qui semble actuellement recueillir les suffrages de nos chères têtes blondes ne s’y sont pas trompés. La « Fantasy » ! « Fantaisie » en patois hexagonal. Synonyme d’ « originalité » d’après le dico. Dommage que ces textounets vaguement inventifs soient pour la plupart pondus d’une plume malhabile ou pire, relativement lisible car alors il s’agit à coup sûr de quelque plagiat concocté par une IA sans âme, guidée uniquement par un souci de rentabilité.

Bon moi, Franck Richard aka Franck-Yvon Richard aka Heffi Grecker, question originalité garantie sur facture, « manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger », j’ai fait ce que j’ai pu dans le temps avec mes chansons, puis mes articles ici-même et, peu de temps avant de mourir, avec mes bouquins.

« Hippocampe Twist », il y a 2 ans déjà, et aujourd’hui « Mars 2221, roman », c’est pas du srileur de mes 1,5 (private joke) ni de la fantasy qui pue des pieds. C’est juste de la littérature originale. Talentueuse ou pas, à vous de voir. Votre avis m’est précieux.  Mon mail : franckrichard907@gmail.com.

PS – X files (épisode 3) : J’ai finalement réussi à arracher Heffi à l’étreinte adipeuse d’Elon-the-Hutt, me demandez pas comment !