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« MARS 2221, roman » (chap 44 : « Photon mapping »)

Eh oui les votants, le morveux continue à vous rouler dans la farine démocrateuse ! 🙂

Pas grave, il vous reste la relecture quotidienne et gratuite de « MARS 2221, roman » !

  1. Photon mapping

Un Spirou peut en cacher un autre. Le groom qui, sur l’injonction silencieuse d’Ovaï pointe sa casquette « boîte-à-camembert » hors du tube métallique est la copie conforme de celui qui proposait de porter nos bagages.

– *Liftier, escortez Madame et Monsieur jusqu’à leur biotope. Orbe Ti’ao Sä, alvéole 112.*

Spirou 2 se fend d’une courbette. Comme Spirou 1 il est équipé en cordes vocales.

– Si Madame et Monsieur veulent se donner la peine…

Sa main gantée de blanc nous indique respectueusement l’entrée de la cabine. Spacieuse, claire sans la moindre source de lumière apparente, molletonnée du sol au plafond, elle épouse au millimètre la forme du méga tube qui la contient.

Spirou 2 pianote sur un tableau de bord invisible. Les portes concaves se referment en silence et on décolle. Beurk, mon estomac a du mal à suivre.

– Super matos !

On le sait maintenant, Anthéa est passionnée de mécanique. Son compliment est reçu avec une fierté non dissimulée.

– L’habitacle modulaire du Peregrin SF4 génère des champs gravitationnels asymétriques dans son environnement immédiat, rendant possible son déplacement tridimensionnel dans les couloirs de communication…

Il a pas le temps de s’étendre. Une nouvelle nausée me signale qu’on est arrivé. Re manipe ésotérique, les portes de l’ « habitacle modulaire » se désunissent dans un pshhhh à peine audible et là… Et là !!!

J’en ai le souffle coupé.

En témoigne la tablette de Legrand – je sais plus laquelle, la verte ou la jaune ? Faudrait relire Hippocampe Twist – en tant que Sage entre les sages, avec Marcel (et son « Robert » chéri) des palaces, paraîtrait que j’en aie écumés quelques-uns ! De New York à Doha en passant par les Maldives, on les a fait swinguer les notes de frais de la GAMACON… Bon mais là on est carrément dans autre chose. Comment vous décrire le genre de mini éden qui s’offre à l’ébahissement du chaland ? On hésite à risquer un pied hors de l’ « habitacle modulaire » tellement on se dit qu’on nage en plein hologramme. Que si on fait mine de s’engager entre les parterres de coréopsis multicolores, les lupins au garde-à-vous, les massifs de pavots flamboyants, les lys d’un jour, les sédums, hémérocalles, jasmins et autres gardénias, on va passer direct à travers la moquette vert gazon. Spirou 2 réprime un sourire condescendant. Sans qu’il y ait écrit « immigrants Terreux en rupture de dortoir » sur nos fronts de voyageurs sans bagages, il a intégré qu’on est pas non plus les rupins intergalactiques qu’il a l’habitude de driver. Il récite méticuleusement :

– Le salon panoramique de l’alvéole se trouve au fond de l’allée principale. Sur votre gauche, les thermes. Tepidarium, caldarium, laconicum, spa, alcôve ciel de p…

– Alcôve ciel de pluie ? Yess !

Cédant à l’appel de la mousse de savon et du shampoing aux herbes, Anthéa nous laisse tomber comme des merdes.

Un chouye déstabilisé, Spirou 2 boucle quand même son tour du proprio.

– Le dégagement sur votre droite mène à la taverna. Le robot cuisinier y déclinera à votre intention une carte inépuisable de spécialités empruntées aux plus subtiles pratiques culinaires des Mille Galaxies.

– Cool. Sinon, y aurait pas un pieu quelque part ? Je sais pas si c’est l’air de l’Aquadrome, je sens monter une petite fatigue.

 

…la suite demain (et c’est pas des macronneries)…

« MARS 2221, roman » (chap 43 : « Check in », suite et fin)

Alerte : touvabi-1- ! Le roi de la Phronce continue à consulter son nez que ça met du blé dans les épinards des pipelettes de France Infopfff qui claironnent joyeusement que les producteurs de foie gras ont vu leur chiffre d’affaires prograisser en 2024…

Pendant que sur « MARS 2221, roman » la taulière du Red Joystick Resort aimerait en savoir plus sur Anthéa et lapin…

L’expression mentale qui vient de prendre l’antenne véhicule son pesant de distinction. Assaisonnée d’une certaine distance nonchalante, compassée diraient certains.

– *Loin de moi l’intention de vous froisser mais je concède que lorsqu’elle m’a annoncé de but en blanc que vous nous arriviez de Terra, j’ai frôlé la pétrification avant l’heure ! Des Terreux ! Grand Pierrot ! La mise à l’index de l’espèce la plus dangereusement sous-évoluée des Mille Galaxies avait été levée et on ne m’en avait rien dit ? Comme si je n’avais pas suffisamment à faire avec les serial teufeurs de Dwingeloo I qui viennent encore de me ruiner un jacuzzi dernière génération ! Ou avec les frasques ingérables des Polymorphes de la Chevelure de Bérénice dont je dois à tout prix éviter qu’ils se retrouvent à la table d’un Centaurien, génétiquement privé de tout sens de l’humour. Rêvais-je ou on me demandait d’ouvrir grand les portes de la perle de la ludosphère à deux lourdauds incultes ? Qu’ils en viennent par malheur à évoquer leurs intolérables pratiques alimentaires en présence d’un de ces exquis Bovidoïdes virginiens que nous nous honorons de compter parmi notre plus fidèle clientèle, nous serions dans de beaux draps !*

– Votre belle-mère c’est la Croupière Générale ? La tortue d’Hermann au nom imprononçable?

*  Elle vous a fait son sketch ? La dualité esprit/matière et tout le tintouin ? Quelle comédienne ! Vous savez qu’elle n’en revient toujours pas que ses taquineries n’aient aucune prise sur vous.*

Un détail chagrine cependant la taulière du Red Joy Stick Resort.

– * Une immunité que vous partageriez avec un certain « Emmanuel »… De bien piètre réputation, avouons-le. *

– Soyez sans crainte. Nous ne chercherons pas à écouter aux portes ni à nous en prendre à votre mobilier … Ni à « emmerder » qui que ce soit !

– Ni à commander un steak tartare au petit-dèj’ !  Nous sommes exclusivement végétariens», Anthéa la rassure à son tour.

– *Formidable ! Écoutez, il m’est impossible de m’échapper du dîner-concert d’aurevoir donné en l’honneur de l’ambassadeur du Nuage de Magellan mais je vous promets qu’Ovaï-Lân-Try va s’efforcer d’abréger ses chinoiseries administratives, n’est-ce pas Ovaï ?… Ah ! On me  fait signe que l’orchestre est en place… J’ai peur de devoir écourter… Excellent séjour à tous les deux ! À plus tard sans faute !*

Happée par ses obligations mondaines, dame Gd’Ye-Asi met fin à l’échange avant qu’on ait pu lui passer le bonjour de Mustalpha. Déjà le pecten maximus (je viens de me souvenir du nom scientifique de la coquille St Jacques, de genre masculin, autant pour moi !) qu’elle a appelé Ovaï-Lân-Try rouvre les valves, m’invitant à y récupérer le badge, dûment authentifié et validé.

 

…demain chap 44 : « Photon mapping »…

« MARS 2221 » (chap 43 : « Check in », suite)

Tandis que le roi de la Phronce nous lâche son remake foireux de « Pique-nique-douille, c’est toi l’andouille », 2 siècles plus tard Anthéa et lapin visitent le ludomaine de Skomäth-Hellian…

résumé : nos héros débarquent au Red Joystick Resort…

On suppose que c’est la réception sinon pourquoi la grosse dame au chihuahua ferait le pied de grue pendant que sa copine discute avec la coquille St Jacques ? Une coquille St Jacques en équilibre sur le chapiteau de la mini colonne dorique plantée devant une des structures tubulaires qui pourraient bien faire office de cages d’ascenseurs.

« Discute », façon de parler ! La dame se contente de sourire en hochant la tête de temps à autre. À un moment la coquille ouvre grand son bec. Il y a quelque chose dedans. La dame s’en saisit et remise l’objet dans son sac-à-main. Puis se remet à tailler le bout de gras, ce qui commence à plaire à la porteuse de chihuahua.

Et à nous donc ! On démissionne et on va se planter devant une autre coquille St Jacques qui vient de se libérer un peu plus loin.

– *Madame, Monsieur, le Red Joy Stick Resort vous souhaite la bienvenue! Les formalités d’enregistrement ouvrant sur l’attribution d’un biotope personnalisé ne prennent que quelques secondes. À cet effet, je vais vous demander de bien vouloir insérer votre badge d’accréditation.*

À l’instar de la Croupière Générale la réceptionniste est télépathe.

– * Hem, le réceptionniste si je puis m’autoriser à reprendre Monsieur. J’espère que Monsieur ne voit pas d’inconvénient à ce qu’effectivement j’échange avec vous par la pensée. La Direction du resort considère que la confidentialité des opérations de check-in s’en trouve préservée d’autant.*

– Pardon ? Non non, aucun inconvénient. Anthéa ?

– Au contraire ! Ça évite les malentendus. Humour. Bon tu fais péter ton badge, j’ai envie de prendre une douche.

– *Comme je comprends Madame ! Oublier la fatigue du voyage dans le confort relaxant de nos alcôves ciel de pluie ! Puis-je respectueusement suggérer à Madame de prendre connaissance de notre large panel d’autres commodités hydrauliques susceptibles d’intéresser Madame …*

Tout en mettant Anthéa au parfum des options relaxantes offertes par son bouclard le coquille St Jacques baye aux corneilles genre « c’est pas que je m’ennuie mais l’heure avance et le boulot se fait pas ». Je glisse la lamelle de jarosite d’Endymion – notre « badge d’accréditation » – entre ses valves gourmandes. Réaction quasi immédiate :

– *Vous êtes Anthéa et Lapsonami ?*

–  Eh bien c’est à dire…

– *Veuillez avoir l’obligeance de patienter une toute petite seconde s’il vous plaît… Dame Gd’Ye-Asi désire vous exprimer de vive pensée sa joie de vous accueillir en nos murs… Ne quittez pas, j’essaie de la joindre…*

Moins de dix secondes plus tard :

– *Hellooo ! Je suis Gd’Ye-Asi. J’assume la lourde tâche de maintenir un semblant d’organisation au sein de cet établissement. Il se trouve que ma chère belle-mère néglige trop souvent de me communiquer toutes les données nécessaires à une prise en charge optimum des special guests qu’elle me fait l’honneur de m’adresser. Raison pour laquelle j’ai demandé à ce qu’on me prévienne de votre arrivée. Je meurs d’envie de faire plus ample connaissance avec vous. *

 

…la suite demain…

« MARS 2221, roman » (chap 42 : « Dans Mars »)

  1. Dans Mars

 

Dire que je suis bon perdant serait mentir.

– La revanche ?

L’amiral est partant mais Mustalpha, ayant jeté un nouveau coup d’œil par la fenêtre, nous stoppe dans notre élan.

– J’ai peur que nous ne puissions plus faire attendre votre glisseur.

On se retourne. Sur le parking, un chariot du père Noël sans les rennes avec, floqué en lettres fantaisie sur la portière : « Red Joystick Resort », flotte à un mètre du sol.

Cancanement appréciateur de l’amiral.

– Le « Red Joy Stick » ? Nos amis ne se torchent pas avec les coins de mur !

Sur ce, nous ayant remercié pour cette « partie intéressante », il retourne à sa vaisselle. Le capitaine Troy nous accompagne jusqu’au glisseur.

– Transmettez mes amitiés à Gd’Ye-Asi, voulez-vous ? Gd’Ye-Asi dirige le Joystick Resort.

– Entendu capit… monsieur Mustalpha ! Pour le reste ce n’est que …partie remise !

Anthéa a déjà pris ses aises sur la banquette. Je m’installe à côté d’elle. Le taulier de l’Aquadrome a capté mon allusion à un match retour. Sourire jusqu’aux oreilles.

– Je ne voyais pas les choses autrement ! Je vous promets de veiller personnellement à l’entretien du tapis ainsi qu’à la qualité des balles !

Le sweet chariot qui était descendu au ras du sol pour faciliter notre montée à son bord reprend de la hauteur. Un subtil tintement de clochettes, un bourdonnement à peine perceptible et en route ! À la sortie du parking nous nous engageons sur la large promenade qui longe le lac. Des feux follets dansent sur les eaux déjà sombres. De l’autre côté de l’avenue, les néons s’allument un à un à la devanture des boutiques de luxe, restos, bars, clubs, pubs, cinémas et autres salles de jeux. Skomäth-Hellian, le rendez-vous de la jet set interstellaire !

Accoudée à la portière de notre tilbury sur coussins d’air Anthéa en prend plein les mirettes. Il faut admettre qu’entre la Biennale Inter Dômes et les rares concerts silencieux dans les Jardins de la Résidence, ses références en matière de festivités pissent pas loin. D’une façon générale, en 2221 sur Terra, les mots « fête », « teuf », « fiesta », « bamboche », « nouba », « java », « rave », « night-clubbing » ont disparu avec les dictionnaires. À titre personnel je m’en bats le testicule et demi. Aussi loin que mon hippocampe surcompensé m’autorise à remonter je me suis toujours senti mal à l’aise au sein du moindre rassemblement à vocation socialement jubilatoire. Quand elle a le blues, que pareil comme Alfred elle se la joue pauvre chose « venue trop tard dans un monde trop vieux », quand elle se pète une crise de nostalgie d’un « monde d’avant » qui à ce que j’en sais, à l’image de tous les mondes d’avant avant lui, a jamais existé ailleurs que dans les manuels d’historiens défoncés au protoxyde d’azote, il arrive qu’Anthéa me demande de lui narrer quelque épisode du gay Paris pré nucléaire. Les passages à l’année nouvelle sur les Champs Élysées par exemple. Comment alors il faut que je me fasse violence pour mettre un semblant de positif dans ma peinture d’une tour Eiffel déjà suffisamment crainteuse au naturel livrée aux malversations d’artificiers de supermarché, à la plus grande joie de grappes d’idolâtres du futur en marche vers leur crise de foie réglementaire. Tant qu’à convoquer un passé jubilatoire j’aime autant la brancher carnaval de Rio, écoles de samba déchaînées, chars délirants tirés par des dragons cracheurs de feu, créatures emplumées tirées par va savoir qui ou quoi, dans une frénésie de paillettes et de confettis hallucinogènes. Motus sur, à peine quelques rues plus loin, la misère rampante des favelas et leur quotidien de famine assaisonnée de règlements de compte entre dealers de mort injectable et keufs ripoux…

– J’arrive pas à me croire sur Mars, lapin !

– Dans Mars, tu veux dire ! Dans Mars, ‘Théa ! Cinquante bornes underground !

C’est vrai que cette débauche de robes longues, de smokings entrant et sortant de leurs hôtels luxueux pour s’engouffrer tout sourires dans leurs limos aéroglissantes direction là-où-on-s’amuse, aussi tape-à-l’œil soit-elle, aussi clinquante, m’as-tu vu, superficielle et toute la liste des adjectifs applicables à la high society en goguette, le tout à cinquante putains de bornes dans les profondeurs de la roche martienne, il faut se pincer très fort pour…

– Regarde, lapin ! Le Red Joystick !

 

…demain chap 43 : « Check in »…

« MARS 2221 » (chap 41 : « RIP Antonin Panenka », suite et fin)

 

La surprise-partie du morveux gâchée par la météo ! Quand on pense que JC de Castralbéjac-Précoce s’était donné tellement du mal pour bricoler les déguisements des officiants, surtout celui du bon St Nicolas ici en train de pourrir la lourde toute neuve de ND de Paris truqués avec sa canne de polo (relire « Wilma ouvre moi la porte ! » in « Hippocampe Twist » ). Et par là-dessus v’là que les exploits des botteurs de cul de Vachar-la-Torture s’en viennent reléguer une Méga Apothéose de la Chrétienté Triomphante à 700 millions d’euros au statut de kermesse villageoise aquaplanée ! Respectent rien ces gars-là ! Heureusement il nous reste la relecture critique de « MARS 2221, roman » !

.     .     .

résumé : fort de leurs 2 buts d’avance, lapin propose à Anthéa d’échanger leurs joueurs…

Mauvaise idée. Allez savoir pourquoi (selon moi, y a pas loin à chercher), face à Anthéa l’amiral a pas fait montre de l’étendue de ses capacités offensives ! Par contre, à la seconde où j’empoigne les arrières, un enfer de balayages pimenté de « tic-tacs » éclairs (échange de balle entre attaquants dans l’axe de la barre) se déverse sur ma garde dépassée par les événements. Je résiste comme je peux, au prix d’un va-et-vient épuisant, sans parvenir à écarter le danger.

Et c’était que les hors-d’œuvre ! Le plat de résistance maintenant ! Impromptue, inattendue, surgie de nulle part, une « bande extérieure » !!! En provenance d’un arrière, le rebond de la balle contre le flanc du baby, aussi piégeux soit-il, laisse plus ou moins le temps de voir venir mais face à une bande d’ailier la défense de zone la plus serrée est prise de court. J’ai juste le temps de voir le petit bolide sphérique percuter le bois pile sous mon nez avant de disparaître derrière mon goal. 5 – 4.

– On dirait que c’est la bonne ! », nasille l’amiral en positionnant la dernière balle sous les jambes de son demi.

Aparté technico scientifique : au baby de bistrot, contrairement à ce qui se passe en championnat, la partie se joue en dix balles, pas plus, pas moins (nonobstant les gamelles, voire les pratiques semi autorisées de furieux qui risquent leurs doigts en allant « à la pêche »). Si le score s’en vient à afficher 5 – 4, la dernière balle compte double. On l’appelle la « bonne ». Pour l’occasion et tout à fait exceptionnellement, l’équipe qui a claqué le dernier but engage. Je sais, c’est compliqué mais le babyfoot c’est pas pour les demeurés non plus, sinon y a la solution de sauter le paragraphe, comme je fais toujours avec Scott Fitzgerald (ou Marcel Proust ou J. d’Ormeusson of course).

La bataille de demis est acharnée mais la fougue d’Anthéa ne peut rien contre l’expérience de l’amiral. Qui parvient à transmettre à son avant-centre. Un vrai avant-centre. Pas genre Kilian Mbappé, je veux dire. Mais en 2221, qui se souvient encore de cette gazelle maladroite ? Excepté les héritiers de Florentino Perez dont le fantôme, paraît-il, hante toujours les vestiaires du Real Madrid en se mordant les corones de l’avoir signée. C’est reparti pour un balayage furieux. En cassette, s’il vous plaît ! Ça sent sa bonne vieille bande des familles. Qu’est-ce que je disais ? Bande intérieure cette fois. Exter pour moi. M’offrant une vue imprenable sur le mini boulet qui tape le flanc de la table et fuse vers mon but. Dans un ultime réflexe j’inverse l’orientation de ma garde, réduisant au maximum l’espace qui sépare le gardien du poteau. Juste à temps pour sentir l’onde de choc se répercuter le long de la barre. D’une puissance monstrueuse qui m’empêche cette fois encore de bloquer la balle. Que l’amiral récupère au vol.

– Jolie parade, Lapsonami ! », apprécie Mustalpha sportivement.

– Je m’appelle pas Laps…

Rester concentré ! Mon implacable adversaire a déjà repris son balayage stroboscopique. Mes yeux suivent plus. Mes avant-bras tétanisent leur mère. Arrive alors ce qui devait arriver. « Qui vit par le snake, périra par le snake » ! S’immobilisant net dans un geste technique digne d’Antonin Panenka, l’inventeur de la ruse qui depuis un certain penalty en finale de la coupe des nations de 1976 porte son nom (ruse dont quelques décennies plus tard un certain Neymar Jr usera et abusera), mettant à profit le principe d’inertie qui envoie ma garde au jus, l’amiral, d’une rotation du poignet souple et gracieuse… pousse tranquillement… la… balle… au fond de ma cage béante. Aaaargh.

 

demain chap 42 : « Dans Mars »