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« MARS 2221, roman » (chap 37 : « Un, deux, trois », suite)

Finalement, d’après le morveux, c’est pas grave d’être un criminel de guerre, voleur et escroc notoire, doublé d’un raciste++. « Infanticide », « féminicide », « torture », « famine stratégique », « colonisation systémique », des mots tout ça… Et pis d’abord, quand on est le roi de la Phronce, on a tous les droits divins, dont ceux d’avoir besoin de divins sous, donc de faire caca dans sa divine culotte et retourner sa divine veste dare-dare, hein Brizitte ?

 

Bah nous on s’en fout on est là pour relire «  MARS 2221, roman ».

résumé : la tortue s’explique sur ses « taquineries »…

Lassitude d’un sourire mental non dénué d’amertume.

– *Depuis maintenant deux millions d’années solaires, les signaux en provenance de Terra-la-Honte ne cessent de causer des insomnies au Conseil des Pierrots. Le principe de non-ingérence – alinéa 1 de la Loi d’Expansion Infinie – les contraint d’assister, impuissants, aux dérapages quotidiens d’une espèce suicidaire qui, ces trois ou quatre derniers millénaires, a décidé d’en remettre une couche en s’auto proclamant d’ascendance divine !!! *

La tortue lève les yeux au ciel et lâche un soupir télépathique des plus expressifs.

– *« Dieu » ! Un concept fumeux à manier avec prudence et circonspection ! En tant que Croupière Générale de la Spirale W1745 et de ses clusters satellites – une région de l’univers correspondant grosso modo à votre « Voie Lactée », savoir au bas mot 100 milliards de planètes comprises dans un diamètre estimé  entre 150 000 et 200 000 années-lumière – je sais de quoi je parle.*

Nous nous voyons octroyer quelques secondes de traitement de données avant la suite de la remise à niveau.

– * « Cinquante kilomètres », m’objecterez-vous, « …Pareille profondeur place Skomäth-Hellian hors de portée des gratouillis de la General Irons ! ». Oui et non quand on sait que la mine d’or de Tau Tona, en Afrique du Sud, frise les 4 kms à l’intérieur de l’écorce terreuse ! Ajoutez à cela que – bien que je me fusse toujours opposée à cette pratique, supposée faciliter l’accès aux ludomaines – les badges d’accréditation font également fonction de spatio balises… Confidence pour confidence, Lapin, où diantre ce « Calmann-Lévy » s’est-il procuré celui qui a fini par se retrouver dans votre poche ?*

Je me prépare à insister sur le fait que je m’appelle pas « lapin » – avec ou sans majuscule – mais Anthéa me pousse du coude.

Vas-y, raconte à madame la Croupière Générale. La soucoupe volante… Les petits hommes verts… La partie de chifoumi !

Passant outre le ton ironique d’une Anthéa toujours pas convaincue de la fiabilité des propos du vétéran trop tôt disparu, je m’applique à les rapporter à la syllabe près. J’élude toutefois les hauts et les bas de sa vie sentimentale pour en arriver à l’essentiel : Beinan.

– *Le site archéologique ?*

– Tu vois, Anthéa ! Madame la Croupière Générale connait l’existence du site archéologique de Beinan !

Rasséréné je reprends, à l’adresse de la tortue :

– Sur la suggestion du barman de l’hôtel où il était descendu, Endymion avait poussé jusqu’aux monolithes, fierté du syndicat d’initiative…

– *Fierté justifiée. Stonehenge certes, Carnac bien sûr, Coatlicue, la Pierre de Baalbek… Votre planète regorge d’Aïeux que les Aïgohgulbhs, les Oopsschliks et autres Gröhlins-Gröhlins, pour ne citer qu’eux, ont coutume de descendre honorer au moins une fois dans leur vie… Mais les « Sages de Beinan » et leurs yeux ouverts à jamais sur l’Interminéralité Fondatrice recueillent  tous les suffrages.*

La voix silencieuse passe du registre enthousiaste au questionnement badin.

–  * J’ai également cru entendre la jeune f… hem… Anthéa… mentionner une « soucoupe volante » ?*

… demain la suite…

« MARS 2221, roman » (chap 35 : « WTF ? », suite et fin)

J’ouvre une courte parenthèse dans ma relecture de « MARS 2221, roman » afin de vous communiquer un avis de recherche émis par la CPI et que fyr.com ne peut que relayer avec force.

 

Parenthèse refermée. Back to Mars, in the year 2221…

résumé : quelque chose chiffonne la tortue.

– *… Vous êtes des Terreux et pourtant vous, « Anthéa », n’êtes pas à vous rouler par terre, en proie à une incoercible crise de rire prodromique … Ni vous là qui me fixez d’un air ahuri, en train de hoqueter à en perdre le sens commun ! Par le Grand Pierrot, il nous faut essayer de trouver une explication à cela !

– Et pas qu’à cela si vous voulez bien ! J’aurai peut-être l’air moins « ahuri » !

Vexé je suis.

– * C’est bon. J’admets vous devoir quelques éclaircissements. Après tout – à moins que cette fois ce soit mon démodulateur qui me joue des tours – vous êtes en possession d’un badge d’accréditation dont j’ai eu l’occasion de vérifier l’authenticité la première fois que ce vieillard au nom exotique s’est risqué jusqu’ici…*

Un badge ? Un nom exotique ? Un vieillard ?

– Endymion ? Endymion Calmann-Lévy ?

– *Oui, c’est cela. « monsieur Calmann-Lévy ». C’est bien ainsi que l’appelait l’infortuné androïde…. Un Terreux pur jus qui, contrairement à vous, n’a jamais opposé la moindre barrière immunitaire à mes taquineries !*

Pensée compatissante pour les éternuements intempestifs de l’adjudant-chef, sa pétomanie soudaine et durable, son syndrome de Gilles de La Tourette et le reste… « Quelques soient les précautions dont je m’entoure, chaque fois que je me pointe là-bas il m’arrive une tuile. »

– *Pas plus que ces bruyants mineurs de fond à qui je me suis vue si souvent contrainte de jouer mes vilains tours ! *

«… leurs gars tombaient malades les uns après les autres, sans qu’on sache exactement pourquoi… »

– *Il fallait bien décourager General Irons de mener plus avant le creusement de ses fichues galeries ! C’était ça ou le classique et ô combien plus meurtrier coup de grisou, auquel je ne pouvais me résoudre. *

Regrets tardifs de ne pas s’être montrée plus ferme ? Agacement d’avoir à s’expliquer devant un public aussi obtus ? La tortue d’Hermann disparaît sous sa carapace.

 

…demain chap 36 : « Emmanuel »…

« MARS 2221, roman » (chap 32 : « Tout s’explique (2) »)

C’est qu’y avait du beau linge hier soir au stade de la Phronce. Le morveux, son barniais, son taïaut retaïaut, son tueur de faisans adipeux, sa pécheresse botoxée et, en guest stars, ses glorieux prédancesseurs : l’inventeur de la retraite à 43 annuités et un gibier de potence en cavale qui continue à en vouloir à son instit de lui avoir taillé les oreilles en pointe. Tout ça pour mater les cuisses épilées d’enshortés sans intérêt mais surtout affirmer la solidarité de la Phronce avec un gang d’extrémistes religieux, colonialiste jusqu’au génocide. Vive le sport.

 

Meanwhile, sur « MARS 2221, roman »…

  1. Tout s’explique (2)

– Ouaouh, Stan ! Comment tu causes la France quand tu t’en donnes la peine ! Alors toi aussi t’as lu Hippocampe Twist, le roman parfait qui dit pas « ne pas » ?

– Il n’y a plus de Stan, Maître. Il n’y en a jamais eu. Je confesse un certain talent pour modifier à volonté mon apparence physique…

Et moi je tiens un stand boucherie-charcuterie le dimanche sur le marché de La Ferrière !

– … Talent qui, par exemple, m’a permis de m’introduire ici sans éveiller les soupçons du gardien…

Geste en direction du manchot unijambiste qui saura plus jamais où donner de la tête.

– … Dont un excès de zèle m’a contraint hélas à le soustraire à l’affection de ses employeurs. Paix à ses logiciels intégrés ! Allons, assez tergiversé, Maître. Le moment est venu pour moi de vous révéler mon identité véritable. Elle explique le fait que je sois au courant pour l’étagère sans toutefois avoir eu l’honneur et l’avantage de lire Hippocampe Twist. Regardez-moi attentivement, Maître. Imaginez-moi avec une barbe et des lunettes de soleil… Il y a deux ans de cela… La Résidence… Mon beau-père, le célèbre chirurgien Poutine nous présente l’un à l’…

Vous me verriez prendre mon air stupéfait / pantois / éberlué / ébahi / abasourdi et l’entièreté du dico des synonymes…

– Attends ! Pardon, attendez… Nooon ! C’est impossible ! Monsieur Dur…Durkrot ??? Jamais au grand jamais j’aurais pu faire le rapproch…… Monsieur Durkrot ! Ça alors !

– Kuduort, Maître. Nivek Kuduort, pour vous servir… Pendant quelques minutes encore…

Reçu cinq sur cinq, enflure ! Le mec est sûr d’avoir enfin trouvé un plan d’enfer pour nager dans l’opulence  alors pas plus un pauvre couillon d’androïde que le Sage parmi les sages ont intérêt à se mettre en travers de sa route ! Je répète que quitter ce bas monde est tout sauf un problème pour moi. « Un temps pour vivre, un temps pour mourir », Ecclésiaste 3.1-15. C’est appliquée à Anthéa que l’idée me file de l’urticaire. Anthéa, c’est la première merveille du monde ! Loin devant le Taj Mahal, la muraille de Chine, l’Acropole ou la Grande Pyramide… Qui songerait un dixième de seconde à déconstruire la Grande Pyramide ?

– Ni – vek  Ku – duort ! Le monde est vraiment minuscule ! À propos… Fille ou garçon ?

– Deux petits garçons. Des jumeaux. Dans la famille Poutine c’est chose fréquente, m’a dit Moushkra.

Son ton s’est radouci. Ça l’émeut que je me souvienne du bidon XXL de madame.

– …Ah, Maître ! Que n’êtes-vous resté quelques jours supplémentaires à l’hôpital ? D’après Mme d’Avila…

– Vous connaissez l’infirmière-chef ?

 

…la suite demain si vous le voulez bien…

« MARS 2221, roman » (chap 27 : « Remote Control Impulse System », suite et fin)

Non à l’overdose, je me remettrai (peut-être) à l’actu quand cow-boys et pom pom girls auront enfin désigné (le)(la)Top Chef(fe) digne de les rouler dans la farine (sur place) et continuer à leur mitonner une chouette complicité de génocide (à emporter). Pour l’instant je m’éclate trop à relire avec vous « MARS 2221, roman », le worstseller préféré des Goncourt Bros qui – défunts hélas – n’ont plus leur mot à dire dans leur propre académie de pain.

résumé : Anthéa a toutes les peines du monde à faire comprendre des trucs un peu  techniques à lapin.

– Ho du bateau ? Faudrait voir à t’intéresser ! Je disais que, sous RCIS, l’ordinateur cérébral de l’andro émet des infra rouges intelligents en direction de récepteurs stratégiques …

Anthéa farfouille à l’intérieur de l’épaule inerte.

– Dans le genre de ce minuscule boîtier, là… Les récepteurs transforment le signal lumineux en un signal électrique à destination du réseau de circuits intégrés. Et hop les muscles, tendons et articulations exécutent scrupuleusement l’ordre reçu.

Sa moue appréciatrice s’élargit en un sourire matois.

– Comme son nom l’indique, le « remote control » continue, le cas échéant, à opérer à distance.

Anthéa fixe ostensiblement l’entrée de la bouche de métro XXL entraperçue sur l’écran tout à l’heure.

– Tu m’attends deux secondes ? Je voudrais en avoir le cœur net.

– J’attends que dalle. Regarde ! Quel animal marche sur trois pattes avec autant d’aisance ?

D’accord avec toi, lecteur du 23ème siècle et qui pourtant connais tes classiques mieux que nombre de ceux qui t’ont précédé (morts et enterrés depuis, eux et leurs « séries »  de merde) : pour qui s’aventure dans l’antre du Minotaure est-il bien raisonnable de convoquer Œdipe ? Un Minotaure qui donnerait dans la modernité toutefois. Les parois de la vaste salle souterraine sont parfaitement lisses, à coup sûr l’œuvre d’un tunnelier mahousse costaud. Sous la voûte arrondie, le monorail en provenance du méga hall de gare fait des petits, chacun s’en allant desservir une des trois galeries là-bas dans le fond. Plantée au milieu de la salle, une cabine vitrée éclairée par une veilleuse. Un poste d’aiguillage.

Plus inattendu, à califourchon sur le monorail un cavalier unibrassiste tente une figure que le grand Bartabas lui-même, écuyer, metteur en scène, scénographe et réalisateur français, fondateur du Théâtre équestre Zingaro en 1984 et créateur en 2003 de l’Académie du spectacle équestre de Versailles, aurait eu peine à réaliser.

Il eût fallu pour ça que le fougueux dresseur de bourrins fût de surcroît unijambiste.

Et qu’il eût perdu la tête dans l’aventure.

Qu’il l’eût égarée disons.

Sur le toit du poste d’aiguillage par exemple.

 

…demain chap 28 : « Ladies and gentlemen ! »…

« MARS 2221, roman » (chap 18 : Une petite qui frétille (suite et fin))

Un mois et un jour après que j’aie commencé à relire avec vous « MARS 2221, roman », le plaisir est toujours le même. Je me régale de ce court instant quotidien pendant lequel me laissent en paix mes pensées mangeuses de raison de vivre… La shoah des Animaux encore et toujours, ses camps de la mort, ses dépeçages barbares, le déchaînement génocidaire d’Israël, son gang de voleurs, ses potes cow-boys endettés jusqu’au slip – ceci expliquant peut-être cela – dans un ping-pong sordide avec les dictateurs monomaniaques homophobes et misogynes les plus tarés du casting planétaire… Entre les deux, les enfants perdu(e)s qui se décharnent et/ou se noient en silence, les rescapé(e)s qu’on rejette à la mer… Et soudain pfffuit – comme une peinture de Magritte – quelques paragraphes-oxygène, quelques nuages d’un beau temps pas gnangnan avant de replonger dans la nuit des bipèdes à poil ras… Aujôrd’hui (comme on dit sur France Culture) « Une petite qui frétille » (suite et fin).

 

résumé : suite à une glissade, le narrateur se retrouve dans une chambre d’hosto qu’il doit partager avec un vétéran de la 7ème guerre d’indépendance taïwanaise…

L’infirmière éteint la lumière et se casse jusque la prochaine fois. C’est vrai qu’il m’a à la bonne, le vieux. La plastique d’Anthéa y est pour beaucoup, je dirais. Un jour ou deux après qu’on m’ait remonté des urgences, elle avait apporté une tablette de mots croisés. Kembaçkuk dit que ça peut aider pour ce que j’ai. Maladroitement, j’avais laissé choir le stylaser. Il avait roulé sous mon pieu. Anthéa s’était mise à quatre pattes pour le récupérer.

– De dos, votre amie me rappelle ma première épouse », m’avait confié le vieux militaire une fois Anthéa partie.

Il avait précisé sa pensée.

– Pour sûr qu’ elle était bonne, ma Delphana ! Aussi bonne que volage. Un jour – j’étais encore que caporal – je rentre d’une semaine de pacification à Guernesey, y avait un mot sur la table. « Me cherche pas, je suis partie avec le facteur ». Vous n’allez pas me croire mais, abstraction faite de la vaisselle d’une semaine qu’elle avait laissée dans l’évier, j’avais plutôt bien pris son abandon de poste. Après tout c’était elle ou ma carrière ! À la fin de chaque perm’,  je rentrais à la caserne plus crevé qu’en partant, tellement fallait pas lui en promettre à Delphana !

Son expression s’était faite songeuse.

– De toutes façons elle m’aurait pas suivi à Taipei. Elle avait décrété qu’elle aimait pas les Jaunes.

Le cornard magnanime avait cru bon d’ajouter, mezza voce :

– J’ai toujours pensé que c’était parce qu’elle faisait sienne la croyance selon laquelle Dame Nature avait escroqué les Asiatiques de quelques centimètres… stratégiques !

Rire égrillard.

– En cela Delphana n’accordait aucun crédit à un dicton qui avait cours dans ma jeunesse…

– « Mieux vaut une petite qui frétille qu’une grosse qui roupille » ?

Le vétéran en était resté bouche bée. J’avais pas jugé utile de lui expliquer que, contrairement aux apparences, ma jeunesse à moi précédait la sienne d’une bonne centaine d’années.

– Mon arrière-grand-père était agrégé de philosophie.

Pour finir de lui trouer le cul, à son adjudant, j’aurais pu lui dire que son patronyme m’était familier. Sauf que ce soir encore j’ai beau fouiller dans les coins et recoins de mon hippocampe « surcompensé », je saurais toujours pas dire pourquoi. Calmann-Lévy… Calmann-Lévy…  Ça sonne comme un label de plats cuisinés… Dans la lignée de « William Saurin » ou « Jackie et Michel »… Nan, pas « Jackie et Michel », « Jackie et Michel » c’était une maison d’édit…

 

demain chap 19 : « La tache sombre » …