Vous allez rire mais avant de publier « Mars 2221, roman » dûment préfacé et amélioré, je peux pas résister à me le refaire une dernière fois. Un bouquin formidable peut toujours être encore plus formidable ! Bon mais rassurez-vous, les Clubistes surtout (z’ont d’autres soucis en tête, les malheureux : la droite, la gauche, le milieu, la vérité, la justice, les gentils, les méchants, sans jamais se laisser aller à des attaques abdominêmes ou anticémistres genre « Israël, cancer du Moyen-Orient », « Elon Musk, psychopathe homophobe » ou « gros viandard puant de Larcher » etc…) je vais pas vous mouiller dans l’histoire. Because du temps j’en ai pas à revendre. Si je vous disais que, parallèlement, je bosse sur un autre truc avec des mots. Un essai à ma sauce. Version française ET anglaise. Mais chuuut ! Allez bon Nextflip les loulous ! Et bon rosbif purée du dimanche ! Bien saignant, comme on aime les bœufs !
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« MARS 2221, roman » (postface)
Aux visiteurs de fyr / clubistes de Médiapart :
Merci de m’avoir servi de prétexte pour relire (et améliorer) « MARS 2221, roman ». En fait, maintenant que le boulot est terminé, j’ai moyennement envie de vous postfacer quoi que ce soit. Si ça vous a plu, tant mieux, sinon bonne reprise sur Nextflip ! Ce que je vais faire par contre c’est publier une mise à jour de « MARS 2221, roman » au format ebook et, bien entendu, oublier la version papier. Le temps que le neurone des « libraires indépendants » (rires) soit devenu opérationnel. À toi mon Darwin, ça va pas être simple !
Aux lecteur(e)s du 23ème siècle* :
« MARS 2221 » devient « MARS 2221, roman ». Une tentative comme une autre de couper court à toute vélléité de science-fictionnisation. J’aime et respecte certains auteurs labellisés SF mais, puisque les marchands de mots trouvent leur compte à ranger les bouquins dans des cases, le mien ressortirait plutôt de la « littérature générale ». De la « littérature particulière », disons. Un mélange (d)étonnant de fiction et d’autofiction, de romance et d’insolence, d’aventure et d’inventure. Couac il en soit j’avoue humblement avoir pris un plaisir extrême à sa relecture, un an après sa publication ultra confidentielle, autoédition oblige. J’en ai profité pour effectuer diverses petites modifications. Clarté et fluidité sont mes maîtres-mots. Je m’efforce de leur obéir au doigt et à l’œil.
À part ça je souhaite de tout cœur que « MARS 2221, roman » puisse divertir, intéresser et, qui sait, convaincre quelques bipèdes à poil ras de l’évidence qu’ils ont encore tout à apprendre d’eux-mêmes. Et que c’est pas toujours triste.
* Préface de « MARS 2221, roman », à paraître très prochainement donc, sur toutes les plateformes de téléchargement.
« MARS 2221, roman » (chap 32 : « Tout s’explique (2) », suite et fin)
Bon d’accord, sur mon blog Médiapart ça pleut pas les « recommander », en revanche les fyreux m’ont l’air assez réceptifs. En tous cas moi je m’amuse bien à relire et à peaufiner « MARS 2221, roman » 🙂
résumé : lire le début du chapitre…
Nivek répond pas. Visiblement ma question le gêne. Un condamné à mort a plus rien à perdre, je change de registre.
– Et le secret professionnel dans tout ça ? Moi qui croyais que la propension de cette brave madame d’Avila à écouter aux portes n’était qu’un gage supplémentaire de son dévouement au bien-être de ses patients !
Notre récente plongée dans la mémoire vive de Darius m’autorise à pousser mon avantage.
– Sinon ce qui déborde de ce gros sac, là, ça m’a l’air bien brillant pour des pommes de terre nouvelles…
Échange de regards entre les deux comparses. Je risque.
– Dites-moi si je me trompe, monsieur Kuduort. Madame d’Avila entend l’adjudant-chef me conter ses mésaventures à la mine et, allez savoir pourquoi, elle se dit que ça vaudrait le coup pour l’orpailleur dans l’âme que vous êtes de descendre faire un tour…
Le gendre de Poutine continue à garder le silence. Je me gratte le front.
– Sauf que j’ai pas souvenance que mon compagnon de chambre ait à un moment quelconque fait mention d’un filon aurifère.
Le mutique lâche un soupir à fendre l’âme. D’un seul coup le voilà qui craque. Il se prend la tête à deux mains.
– Je sais… Je sais… J’aurais dû me faire violence et OPTER POUR LE BAC PHILO !!! Mais cette filière récemment remise au goût du jour requérait une telle capacité de raisonnement ! De tels efforts de compréhension du monde qui nous entoure…
Avec Anthéa on est sciés. Qu’est-ce qu’il raconte ?
– Au lieu de quoi j’ai joué petit. Misant sur mes facilités en maths, je me suis orienté vers des études d’informatique.
Reniflements poignants.
– …Un cursus littéraire m’aurait pourtant aidé à surmonter mon goût immodéré pour les richesses matérielles… C’est dans la famille, que voulez-vous ! Papa a toujours été « près de ses sous » comme disent les gens du peuple. On raconte qu’à l’âge de dix ans il monnayait déjà le prêt des romans de SF qui s’entassaient dans l’armoire de sa chambre ! Maman, c’était la lunette des toilettes ! Elle en avait fait son combat contre le machisme. Elle exigeait de la voir rabattue en permanence, vilipendant avec force les usagers masculins qui, après l’avoir relevée pour uriner, la laissait trop souvent en l’état… Maman ! Elle me manque ! Oh Maître, si vous saviez comme elle me manque !
Anthéa profite d’un Nivek en pleine régression pour solliciter une faveur.
– Hem… Au cas où il y en aurait encore pour un moment, moi je veux bien être autorisée à baisser les bras…
…demain chap 33 : « Une couille quelque part »…
« MARS 2221, roman » (chap 16 : La poutre dans ton œil (suite))
Tiens c’est lundi sous la pluie et faut remettre ça. Pendant qu’en Phronce, grâce à Taïaut-Retaïaut et ses potes vautours, les oiseaux migrateurs ont intérêt à planquer ce qui leur reste de plumes et que, 5000 kms en bas à droite, Bibi l’irresponsable, Bibi le fou furieux, Bibi le lâche, le tueur d’enfants, Bibi le bipède le plus immonde que la terre ait porté continue sa descente en piqué vers les égouts de l’histoire, lui et tous ceux qui auraient les moyens de le ceinturer mais qui, mais que… Ici sur fyr (et sur mon blog Médiapart) on continue de relire « MARS 2221, roman ».
résumé : Tyler descend prévenir Valbueno de l’arrivée du narrateur. Qui en profite pour s’assoupir… et son hippocampe pour faire des siennes…
J’entends ses pas résonner sur le métal des marches puis plus rien. J’ai chaud dans ce putain de scaphandre. Plus la fatigue de la matinée… À peine je me suis posé que je me sens partir. Comme le mois dernier où j’ai failli assommer un spectateur. On recevait « Holiday on Ice ». À l’entracte, les poursuiteurs ont ordre de rabattre le canon de leur projo sur le côté. Baisse d’attention due à une journée de fac bien remplie – bédos en nombre avant quatre heures de festival Marx Brothers au « Champo » – j’avais négligé cette consigne impérative. Résultat, dans son irrépressible envie de bière, le monsieur en-dessous s’était relevé trop hâtivement. Bing son crâne ! Preuve qu’au spectacle comme ailleurs, y en a marre d’être pauvre. Non seulement de tout en haut des gradins on voit pas aussi bien que le classeux moyen supérieur qui a pu investir dans un fauteuil d’orchestre mais on vit dangereusement. C’est qu’au Palais des Sports de la porte de Versailles millésime 1971, les bébés qui nous sont confiés à nous autres étudiants travailleurs du soir espoir c’est pas des lampes de poche ! Montés sur trépied articulé, ces tubes en ferraille longs d’un mètre cinquante sur quarante centimètres de diamètre évoquent à s’y méprendre les pièces d’artillerie dans le viseur desquelles, dans les films de guerre avec Jaune Ouailline et Robert Atchoum, les stuka boys ont intérêt à savoir manier le manche à balai. Je m’étais confondu en excuses et comme souvent les pauvres, le papa avait pas fait de vagues. Faut dire les cabrioles sur patins à glace de Blanche-Neige en collant pastel, paluchée en tout bien tout honneur par un Babar sous Tranxene 5 et Mickey qui trouve ça drôle, ça prédispose pas aux réactions violentes.
Mais ce soir c’est pas « Holiday on Ice » qu’on applaudit des deux pieds. Ce soir et pour une petite semaine seulement notre cher public est venu voir et entendre… Johnny « Kili Kili Watch » Hallyday !!! Et voilà-t-y pas qu’en première partie Nanette Workman y va de sa chansonnette. Ex choriste de Johnny mais aussi des Rolling Stones, John Lennon, Ringo Starr et quelques autres, c’est dire comme elle est bonne, la Nanette ! Hier, à cause de sa mini mini ultra inspirante, j’en ai pris plein les oreilles. Putain ça gueulait dans le casque. « LE 8 !!! LE 8 !!! LE 8, BORDEL, CAISSE TU FOUS ??? AU NOIR J’AI DIT, MERDE !!! AU NOIR !!! ». Hé mais c’était moi, le « 8 » !!! Le poursuiteur numéro 8 dont le kiff secret sur ce spectacle, quand Nanette a fini de chanter « ♫The night they drove old Dixie down♫ », qu’elle se lève du piano, salue longuement ses fans et se dirige vers le rideau, c’est de cadrer son popotin émouvantissime en rayon minimum. Une fantaisie qui, d’habitude, m’aide à pas m’endormir et passe totalement inaperçue quand mes onze collègues balancent la sauce, en appui de la centaine de gamelles fixes qui inondent l’avant-scène… Nettement moins inaperçue si, au terme du count-down du poursuiteur leader, juste avant que la Nanette disparaisse entre les rideaux, l’obscurité générale est déclarée et que j’omets d’arrêter mes conneries ! Comme hier. D’où le rab de miches de Nanette Workman gracieusement offert aux 5000 spectateurs ! Et, dans le casque, les noms d’oiseaux à mon endroit. Heureusement pour mézigue et sans remettre en cause ses incontestables qualités de chanteuse, au cas où Nanette Workman aurait pas apprécié mon hommage sincère autant qu’accidentel à sa plastique imparable, sa renommée relativement modeste l’aurait pas autorisée à exiger mon renvoi immédiat …Comme cet enfoiré de Noureev au mois de mai avec Étienne, un autre projectionniste. On recevait l’opéra de Marseille. Ce soir-là, avec sa potesse Noella Pontois, Rudolf devait passer en coup de vent nous régaler de quelques prouesses techniques dont il a le secret. Alors qu’en coulisses l’étoile à matelas répétait un de ces « jetés » redoutables qui font se pâmer les foules, Étienne, vaquant à ses occupations professionnelles, avait osé exister à moins d’un mètre de sa personne. Et en conséquence osé se manger un coup de chausson dans les reins. Quand bien même c’était Étienne qui avait souffert de la collision fortuite, quand bien même l’incident allait pas empêcher la Belle au Bois Dormant de dormir ce soir-là (et nous donc), le Rudolf au bord de la crise de nerfs avait réclamé la tête de son agresseur. Sinon il danserait pas ce soir et na et prout ! Pour éviter l’incident diplomatico chorégraphique, la direction du Palais des Sports s’était illico vautrée à ses pieds. On avait promis au mythomane encollanté que ok d’accord et comment pensez-donc l’inexcusable goujat serait licencié sur l’heure. Ça mangeait pas de pain et ça sauvait la recette…
… à suivre de près, demain par exemple …
« MARS 2221, roman » (chap 15 : L’arbre à tomates)
À l’intention des nouveaux arrivants, ici sur fyr ou sur mon blog Médiapart, bienvenue chez un auteur-éditeur qui aime se relire et pas que pour s’auto congratuler. « MARS 2221, roman » papier est en vente depuis mars 2024 en mode « impression à la demande » mais les libraires « indépendants » 🙂 ont trop à faire en tant que fourgues des cartels de la page imprimée pour lire et éventuellement conseiller à leur clientèle le travail d’un auteur-éditeur (pour plus de détails, lire ici Demandez « MARS 2221, roman » et aussi Continuez à demander « MARS 2221 » ou sur Médiapart : Impression à la demande, librairie indépendante, écologie et littérature + Impression à la demande, etc… (suite et fin) .
« MARS 2221 » existe également en livre numérique (ebook, kindle), ce qui me permettra un jour d’en publier, à moindre frais, une version 2.0 comportant les menues corrections / améliorations que la présente relecture me suggère au jour le jour. Je tiens toutefois à préciser que, globalement, jusqu’ici « MARS 2221 » me satisfait tel quel. Rapide, musclé, intransigeant, différent, je le recommande chaudement à des cerveaux rapides, musclés, intransigeants et (là est la clé) différents.
15. L’arbre à tomates
255 ans en arrière sur Terra les mornes plaines du Hurepoix se la jouaient pas encore désert de Gobi. Pour se faire un peu de maille pendant les vacances d’été, avec Serge on avait tenté de s’enrôler dans un contingent de ramasseurs de pommes de terre. Trop jeunes, on s’était fait jeter. Trois jours aux Jardins m’ont suffi pour comprendre que c’était ce qui pouvait nous arriver de mieux. J’ai les reins en capilotade.
Comme toujours Anthéa a su tirer son épingle du jeu. L’ayant vue rafistoler les doigts dans le nez un tapis roulant qui donnait des signes de faiblesse, Tyler Jérôme s’est dit que cette surdouée méritait un autre karma que remplisseuse de cageots.
– Dis ‘Théa, ils ont pas besoin d’un arpète au service maintenance ?
– Depuis quand tu fais la différence entre une vis Philips et une Pozidriv?
– Je demande qu’à apprendre.
– Il est mignon ! Cela dit…
– Cela dit ?
– Depuis le temps que tu me serines avec tes talents de planteur de beu…
Janville/Juine, printemps 1982. Le propriétaire bègue de la jolie petite maison près du lavoir a dédécidé dede la memettre en venvente. On est priprioritaire pour l’a’acheter mais on a papas la thuthune. Anyway c’est le commencement de la fin de ma longue, tendre mais chaotique histoire sentimentale avec Sa Majesté Mulot 42 (nom de code de Marie). Elle rentre à Paris. Elle kiffe la vie là-bas. Pas moi. Denis, le designer de la pochette de « Titanic », est l’heureux locataire d’une grande baraque à Cerny, un bled voisin. Il offre de nous héberger, mon piano et moi, le temps que la gloire et ses retombées financières nous sourient. Une grande baraque avec un grand jardin. Un très grand jardin. Tellement grand qu’impossible à entretenir dans son entièreté. Les hautes herbes, les ronces et les orties ont pris possession de l’ancien verger. Parallèlement on en a marre d’engraisser les dealers, donc… Mais aux premiers coups de bêche, le moral retombe. La terre est dure comme du ciment. Vingt ans qu’elle a pas connu, ne serait-ce que le gratouillis d’une binette. Kurt (le choriste-saxophoniste-pharmacologue de Chère Crainte, présent sur « Titanic ») passe souvent dans le coin. Il a pas tout à fait terminé de claquer en dope et en restos l’épargne-logement que ses honnêtes commerçants de parents constituent à leur fils unique depuis le jour sa naissance.
– On oublie l’arrosoir. Il nous faut une irrigation à la hauteur.
Ayant dit, Kurt déclare prendre en charge la note de flotte. Et financer les soixante mètres de tuyau nécessaires à son acheminement vers la plantation. N’ayant rien de spécial à faire de mes journées de starlette en stand-by, je propose de mettre ma force de travail au service de la communauté. En une semaine je fais surgir du désert un îlot de terre vierge de toute racine, absent du plus minuscule caillou. Un îlot de cinq mètres sur quatre on ne peut plus propice à la culture intensive du cannabis sativa sisativa samva. Le terme « îlot » est d’autant mieux approprié que, tout autour, j’ai creusé une tranchée de trente bons centimètres de large sur une vingtaine de profondeur. Cette tranchée recevra chaque matin, grâce aux moyens techniques de Kurt, un apport en eau claire susceptible d’entretenir jusqu’au soir et quelle que soit l’ardeur du soleil un micro climat propice à la germination heureuse d’une bonne centaine de graines du meilleur cru. Rebelote à la tombée de la nuit. Un mois et quelques m3 plus tard, une bonne centaine de jeunes pousses vigoureuses manifestent leur volonté de s’enraciner au cœur de notre jardin extraordinaire. Fin août, elles se sont transformées en une bonne centaine de pieds hauts d’un mètre cinquante à deux mètres. Une « française » pleine de promesses dont nous tardons pas à déguster les feuilles du bas, torréfiées à point dans une grande poêle. Kurt, toujours lui, se charge de l’opération. Il appelle ça une « fricassée ».
– Qu’est-ce qui te fait sourire ?
– Je souris moi ? Un rictus de douleur. J’ai plus de dos. Tu disais pour mes talents de planteur?
Anthéa se penche par-dessus son assiette.
– Entre toi et moi, il s’en passe de belles dans l’arbre à tomates.
… demain la suite …