Archives de catégorie : Ecce Homo

– société, politique et autres chats écrasés

« MARS 2221, roman » (chap 49 : « L’enfer du jeu », suite et fin)

Y a un truc que je pige pas. À résultat égal, plutôt que s’entourer de zombies qui dès que t’as le dos tourné te bouffent une fesse comme de le dire, pourquoi Gros Babar il nomme pas ses ministres à titre posthume ?

Bon et « MARS 2221, roman » dans tout ça ?

résumé : le bouton sur le pif de Lapsonami a triplé de volume !

 

– Quoi ? J’entends rien ! Il y a un ivrogne qui braille derrière moi !

Je me retourne. Personne. Le raffut provient de l’intérieur de ma teutê. Le barrissement de mon rêve. Le cri du blé.

– Faites vos jeux !

Dans un état second, je me remémore l’ordre d’apparition des bestioles. D’abord le tricératops. « Maa ». Sauf que lequel de tricératops ? « Ça un chou-fleur ??? Et mon ŒIL !!! ». L’œil d’« Elug-iwe » !

– Anthéa ! Sans te commander, dépose ça sur « Maa / Elug-iwe ». En 1.

– Ça marche !

Hypnotisée par mon pif, elle fait glisser fébrile les trois chips violets jusqu’à la case en question.

Dans mon songe, c’est le poulpe à tête de cigogne qui se pointe ensuite. « Khoo » sauf erreur. Je le revois joignant ses tentacules dans un « namasté » irréprochable… « Tangtak »! Le lien ! Anthéa s’empare de mes trois jetons violets.

– « Khoo / Tangtak ». Sur le 2 !

– Fait !

À l’avenir je me promets d’imiter André Breton et ses potes « surréalistes » (de bien prétentieux et insupportables branleurs par ailleurs) qui consignaient méticuleusement leurs rêves. Le primate rose à oreilles de cocker, il le pilote son putain de scooter des mers, non ? « Páhor et son gouvernail » il a dit « darling » !

– Anthéa steup ! « Limeh / Pàhor », en 3 !

Maintenant réfléchis, Lapsonami ! La baleine zébrée à ailes de chauve-souris qui succède au gorille, pourquoi elle les replie ses ailes ? Mais pour se faufiler dans l’étroit passage entre les récifs ! Le couloir du Void, de toute évidence !

– Tiens ‘Théa ! « Tenken / Kitta » ! Case 4 !

Le croupier commence à s’impatienter. À court de violets, je cale une poignée de jetons verts dans la paume tendue d’Anthéa afin qu’elle les empile de toute urgence sur le 5 de la case Limeh / Tangtak. Le gorille m’a demandé d’attacher ma ceinture ! « Tangtak » et son nœud gordien !

– Une dernière mise de rien du tout et je vous laisse œuvrer, monsieur le croupier !

Pour preuve je retourne la poche que je viens de vider jusqu’à son dernier chip.

– Anthéa ! Tu me mets tout ça en 6 sur Dö / Elug-iwe ! Le cochon d’inde était « ophtalmo dans le civil » ! L’œil ! Encore lui ! ‘A y est, c’est bon ! C’est mon dernier mot Jean-Pierre!

 

…demain sous le sapin, chap 50 : « Rien ne va plus »…

« MARS 2221, roman » (chap 45 : « Fallue normande », suite et fin)

Ce matin, avant notre relecture quotidienne et gratuite, prenons le temps de renouveler aux « producteurs de foie gras » (‘tain mais c’est pas un métier ça, les filles !) toutes nos injures ordurières les plus sincères, à partager avec leurs ienclis. Comment on peut être aussi dépravé (et inconséquent)? S’autocongratuler de la libération de Paul Watson et direct foncer bouffer le foie cirrhosé d’un malheureux volatile forcé jour après jour d’ingurgiter des tonnes de céréales, transgéniques de préférence. Joyeusement coachés par franceinfofff (prononciation maison, « dans le souffle » c’est + hype) et ses pubs immondes à la gloire des psychos du sud-ouest et le « respect ancestral » (opus citatum) qu’ils vouent à leurs souffre-douleur à plumes… 

Allez on essaie d’oublier ces chiens malades, c’est l’heure de « MARS 2221, roman ».

résumé : l’embarras du choix…

– J’espère que Monsieur a passé une bonne nuit. Pour le petit-déjeuner de Madame et Monsieur, je me permets de suggérer à Monsieur une soupe ganjü et ses bamkas à la magellane. Très énergisant !

– Je vous crois sur parole mais ce matin, Madame et Monsieur se satisferont d’un pot de caoua et d’une brioche ou deux pour éponger.

– Ka…Wa ? Monsieur me voit terriblement confus…

– C’est moi. Mon parler emprunte trop souvent au registre populaire. Quand il est pas truffé de grossièretés. Pire, si vous aviez lu Hippocampe Twist, vous sauriez que je dis jamais « ne pas ».  Formulé autrement, auriez-vous l’extrême obligeance de nous préparer une cafetière de votre meilleur arabica ?

– Mais certainement Monsieur. Que Monsieur m’excuse. J’entre immédiatement « kawa » dans ma base de données. Pour les brioches, Parisiennes ou de Nanterre ? À moins que Madame et Monsieur aient une préférence pour les biterroises ? Les tressées de Metz ? Je peux aussi leur proposer des cougnous. Des bescoins peut-être ? Des pognes ? Une gâche ? De la fougasse d’Aigues Mortes ? De la fallue normande ?

De la fallue normande !

– Vous auriez de la fallue normande ??? Nappée de confiture de rhubarbe, c’est dar dar dar ! Mettez m’en donc deux ou trois tranches, s’il vous plaît !

Quelque part dans les entrailles de la taverna un percolateur, un mixer et un four entrent en action. Dans la minute un tiroir s’ouvre sur un double petit déj’ princier.

– Madame et Monsieur désirent être servis dans leur chambre ?

– Carrément !

Par l’opération du St Esprit et du graviton réunis, le plateau chargé de victuailles roboratives speede illico presto vers la cambuse tout en marbre de Céphée. Quand je le rattrape, Anthéa est déjà occupée à remplir les tasses. Une demi-heure plus tard, ayant picoré les dernières miettes de fallue, elle aborde la question épineuse de notre situation matérielle.

– Dis-voir, lapin. Hier, pendant que tu tchatchais avec Ovaï-Lân-Try j’ai repéré une boutique de fringues plutôt coolos à l’entrée de la galerie. Ce qui m’amène à te poser la question. Quand as-tu prévu de nous gagner des sous ?

– Dès que tu t’en sors avec le Peregrin SF4. Finalement je suis pas sûr d’en avoir bien intégré le mode d’emploi.

Va savoir ce que le robot cuistot a mis dans son arabica (ou sa fallue normande ?) ! De purs antéchinus ! Il est pas loin de seize heures quand on émerge de notre grasse après-midi récupératrice. Un détour par l’alcôve ciel de pluie et andiamo ! Le moment est venu de savoir si je suis vraiment en mesure de faire quelque chose pour la garde-robe d’Anthéa.

 

…demain chap 46 : « Allo c’est Johnny »…

« MARS 2221, roman » (chap 44 : « Photon mapping », suite et fin)

Plus je relis avec vous « MARS 2221, roman », plus je suis certain de  jamais remettre les pieds chez un libraire indépendant (rires). Du moins pas avant que ces braves gens aient compris l’intérêt vital que représente l’impression à la demande  pour 1) la littérature inventive et intelligente 2) les amateur(e)s de littérature inventive et intelligente 3) les libraires suffisamment inventifs et intelligents pour espérer atteindre un jour à un semblant d’indépendance.

résumé : Peregrin SF4, mode d’emploi…

– J’admets qu’une mise à niveau serait pas inutile.

– C’est très simple. Une fois à l’intérieur de l’habitacle, il suffit à Monsieur d’évoquer mentalement la destination que Monsieur désire rejoindre – réception, galerie commerciale, Shaker… – et, ce faisant, appliquer la paume contre la cloison.

– L’enfance de l’art ! Et pour appeler l’habitacle ?

– Monsieur toquera légèrement au lifter… Comme ceci…

Tout à la surprise causée par la déco rien moins qu’inattendue pour une chambre d’hôtel, j’ai pas noté, dans mon dos, la disparition de la cabine à l’intérieur du cylindre argenté que le groom appelle le « lifter ». Pour la faire réapparaître, un toc toc désinvolte contre le métal brillant et coucou, la revoilou ! Son empressement à sauter dedans me confirme que Spirou 2 a sa dose de mézigue pâteux.

– Je souhaite à Madame et Monsieur un séjour agréable. Pour tout complément d’information, technique ou administratif, un personnel dédié se tient jour et nuit à la disposition de Madame et Monsieur.

– Cool, mec. Nos amitiés à ce bon vieux marsupilami !

– Monsieur ?

– Nan rien. Merci pour tout.

Je tapote mes poches. Le vide me répond.

– Je suis ultra short en liquide juste là mais promis, si votre « Shaker » m’est favorable je saurai me souvenir de votre dévouement à la cause !

Une heure plus tard Anthéa, à poil et fraîche comme la rose, me rejoint sur le sofa interactif  (assise vibrante et le toutim) alors qu’à travers la baie vitrée je me perds dans la contemplation du lac. J’en suis à ma troisième vodka à l’herbe de bison.

– Phobos et Déimos ! Les lunes de Mars… Mate-moi leurs reflets sur l’eau… Comme ils ondulent au gré de la brise nocturne…  Plus vrais que nature !

Anthéa acquiesce. Et, normal, ramène sa science.

– Ces bonnes vieilles images de synthèse 3D ! Tu sais que les premières expérimentations de « photon mapping » remontent à 1994 ? T’étais déjà un grand garçon à l’époque ! Si tu t’étais intéressé à autre chose qu’à ta musique de loser, tu aurais appris que quand ils interagissent avec une surface, les photons virtuels peuvent être absorbés ou réfléchis. Les algorithmes du mapping n’ont plus qu’à prendre tout ça en compte et roule ma poule ! Tu vois lapin, moi ce que je trouve vraiment balèze c’est l’horizontalité du lac.

Je m’étais fait la même remarque en arrivant. Si on tient compte de l’inclinaison « manette de jeu vidéo vintage » voulue par les architectes du resort, la moquette devrait être en pente et le lac depuis longtemps à sec.

– Y aurait du graviton là-dessous que ça me surprendrait pas ! Tout se passe comme si, à Skomäth-Hellian, les théoriciens quantiques et les tenants de la relativité générale avaient fini par se mettre d’acc… Lapin ! T’exagères !

– T’aimes pas ?

– Si…

 

…demain chapter 45 : « Fallue normande »…

« MARS 2221, roman » (chap 44 : « Photon mapping »)

Eh oui les votants, le morveux continue à vous rouler dans la farine démocrateuse ! 🙂

Pas grave, il vous reste la relecture quotidienne et gratuite de « MARS 2221, roman » !

  1. Photon mapping

Un Spirou peut en cacher un autre. Le groom qui, sur l’injonction silencieuse d’Ovaï pointe sa casquette « boîte-à-camembert » hors du tube métallique est la copie conforme de celui qui proposait de porter nos bagages.

– *Liftier, escortez Madame et Monsieur jusqu’à leur biotope. Orbe Ti’ao Sä, alvéole 112.*

Spirou 2 se fend d’une courbette. Comme Spirou 1 il est équipé en cordes vocales.

– Si Madame et Monsieur veulent se donner la peine…

Sa main gantée de blanc nous indique respectueusement l’entrée de la cabine. Spacieuse, claire sans la moindre source de lumière apparente, molletonnée du sol au plafond, elle épouse au millimètre la forme du méga tube qui la contient.

Spirou 2 pianote sur un tableau de bord invisible. Les portes concaves se referment en silence et on décolle. Beurk, mon estomac a du mal à suivre.

– Super matos !

On le sait maintenant, Anthéa est passionnée de mécanique. Son compliment est reçu avec une fierté non dissimulée.

– L’habitacle modulaire du Peregrin SF4 génère des champs gravitationnels asymétriques dans son environnement immédiat, rendant possible son déplacement tridimensionnel dans les couloirs de communication…

Il a pas le temps de s’étendre. Une nouvelle nausée me signale qu’on est arrivé. Re manipe ésotérique, les portes de l’ « habitacle modulaire » se désunissent dans un pshhhh à peine audible et là… Et là !!!

J’en ai le souffle coupé.

En témoigne la tablette de Legrand – je sais plus laquelle, la verte ou la jaune ? Faudrait relire Hippocampe Twist – en tant que Sage entre les sages, avec Marcel (et son « Robert » chéri) des palaces, paraîtrait que j’en aie écumés quelques-uns ! De New York à Doha en passant par les Maldives, on les a fait swinguer les notes de frais de la GAMACON… Bon mais là on est carrément dans autre chose. Comment vous décrire le genre de mini éden qui s’offre à l’ébahissement du chaland ? On hésite à risquer un pied hors de l’ « habitacle modulaire » tellement on se dit qu’on nage en plein hologramme. Que si on fait mine de s’engager entre les parterres de coréopsis multicolores, les lupins au garde-à-vous, les massifs de pavots flamboyants, les lys d’un jour, les sédums, hémérocalles, jasmins et autres gardénias, on va passer direct à travers la moquette vert gazon. Spirou 2 réprime un sourire condescendant. Sans qu’il y ait écrit « immigrants Terreux en rupture de dortoir » sur nos fronts de voyageurs sans bagages, il a intégré qu’on est pas non plus les rupins intergalactiques qu’il a l’habitude de driver. Il récite méticuleusement :

– Le salon panoramique de l’alvéole se trouve au fond de l’allée principale. Sur votre gauche, les thermes. Tepidarium, caldarium, laconicum, spa, alcôve ciel de p…

– Alcôve ciel de pluie ? Yess !

Cédant à l’appel de la mousse de savon et du shampoing aux herbes, Anthéa nous laisse tomber comme des merdes.

Un chouye déstabilisé, Spirou 2 boucle quand même son tour du proprio.

– Le dégagement sur votre droite mène à la taverna. Le robot cuisinier y déclinera à votre intention une carte inépuisable de spécialités empruntées aux plus subtiles pratiques culinaires des Mille Galaxies.

– Cool. Sinon, y aurait pas un pieu quelque part ? Je sais pas si c’est l’air de l’Aquadrome, je sens monter une petite fatigue.

 

…la suite demain (et c’est pas des macronneries)…

« MARS 2221, roman » (chap 43 : « Check in », suite et fin)

Alerte : touvabi-1- ! Le roi de la Phronce continue à consulter son nez que ça met du blé dans les épinards des pipelettes de France Infopfff qui claironnent joyeusement que les producteurs de foie gras ont vu leur chiffre d’affaires prograisser en 2024…

Pendant que sur « MARS 2221, roman » la taulière du Red Joystick Resort aimerait en savoir plus sur Anthéa et lapin…

L’expression mentale qui vient de prendre l’antenne véhicule son pesant de distinction. Assaisonnée d’une certaine distance nonchalante, compassée diraient certains.

– *Loin de moi l’intention de vous froisser mais je concède que lorsqu’elle m’a annoncé de but en blanc que vous nous arriviez de Terra, j’ai frôlé la pétrification avant l’heure ! Des Terreux ! Grand Pierrot ! La mise à l’index de l’espèce la plus dangereusement sous-évoluée des Mille Galaxies avait été levée et on ne m’en avait rien dit ? Comme si je n’avais pas suffisamment à faire avec les serial teufeurs de Dwingeloo I qui viennent encore de me ruiner un jacuzzi dernière génération ! Ou avec les frasques ingérables des Polymorphes de la Chevelure de Bérénice dont je dois à tout prix éviter qu’ils se retrouvent à la table d’un Centaurien, génétiquement privé de tout sens de l’humour. Rêvais-je ou on me demandait d’ouvrir grand les portes de la perle de la ludosphère à deux lourdauds incultes ? Qu’ils en viennent par malheur à évoquer leurs intolérables pratiques alimentaires en présence d’un de ces exquis Bovidoïdes virginiens que nous nous honorons de compter parmi notre plus fidèle clientèle, nous serions dans de beaux draps !*

– Votre belle-mère c’est la Croupière Générale ? La tortue d’Hermann au nom imprononçable?

*  Elle vous a fait son sketch ? La dualité esprit/matière et tout le tintouin ? Quelle comédienne ! Vous savez qu’elle n’en revient toujours pas que ses taquineries n’aient aucune prise sur vous.*

Un détail chagrine cependant la taulière du Red Joy Stick Resort.

– * Une immunité que vous partageriez avec un certain « Emmanuel »… De bien piètre réputation, avouons-le. *

– Soyez sans crainte. Nous ne chercherons pas à écouter aux portes ni à nous en prendre à votre mobilier … Ni à « emmerder » qui que ce soit !

– Ni à commander un steak tartare au petit-dèj’ !  Nous sommes exclusivement végétariens», Anthéa la rassure à son tour.

– *Formidable ! Écoutez, il m’est impossible de m’échapper du dîner-concert d’aurevoir donné en l’honneur de l’ambassadeur du Nuage de Magellan mais je vous promets qu’Ovaï-Lân-Try va s’efforcer d’abréger ses chinoiseries administratives, n’est-ce pas Ovaï ?… Ah ! On me  fait signe que l’orchestre est en place… J’ai peur de devoir écourter… Excellent séjour à tous les deux ! À plus tard sans faute !*

Happée par ses obligations mondaines, dame Gd’Ye-Asi met fin à l’échange avant qu’on ait pu lui passer le bonjour de Mustalpha. Déjà le pecten maximus (je viens de me souvenir du nom scientifique de la coquille St Jacques, de genre masculin, autant pour moi !) qu’elle a appelé Ovaï-Lân-Try rouvre les valves, m’invitant à y récupérer le badge, dûment authentifié et validé.

 

…demain chap 44 : « Photon mapping »…