Archives de catégorie : Ecce Homo

– société, politique et autres chats écrasés

« MARS 2221, roman » (chap 35 : « WTF ? », suite et fin)

J’ouvre une courte parenthèse dans ma relecture de « MARS 2221, roman » afin de vous communiquer un avis de recherche émis par la CPI et que fyr.com ne peut que relayer avec force.

 

Parenthèse refermée. Back to Mars, in the year 2221…

résumé : quelque chose chiffonne la tortue.

– *… Vous êtes des Terreux et pourtant vous, « Anthéa », n’êtes pas à vous rouler par terre, en proie à une incoercible crise de rire prodromique … Ni vous là qui me fixez d’un air ahuri, en train de hoqueter à en perdre le sens commun ! Par le Grand Pierrot, il nous faut essayer de trouver une explication à cela !

– Et pas qu’à cela si vous voulez bien ! J’aurai peut-être l’air moins « ahuri » !

Vexé je suis.

– * C’est bon. J’admets vous devoir quelques éclaircissements. Après tout – à moins que cette fois ce soit mon démodulateur qui me joue des tours – vous êtes en possession d’un badge d’accréditation dont j’ai eu l’occasion de vérifier l’authenticité la première fois que ce vieillard au nom exotique s’est risqué jusqu’ici…*

Un badge ? Un nom exotique ? Un vieillard ?

– Endymion ? Endymion Calmann-Lévy ?

– *Oui, c’est cela. « monsieur Calmann-Lévy ». C’est bien ainsi que l’appelait l’infortuné androïde…. Un Terreux pur jus qui, contrairement à vous, n’a jamais opposé la moindre barrière immunitaire à mes taquineries !*

Pensée compatissante pour les éternuements intempestifs de l’adjudant-chef, sa pétomanie soudaine et durable, son syndrome de Gilles de La Tourette et le reste… « Quelques soient les précautions dont je m’entoure, chaque fois que je me pointe là-bas il m’arrive une tuile. »

– *Pas plus que ces bruyants mineurs de fond à qui je me suis vue si souvent contrainte de jouer mes vilains tours ! *

«… leurs gars tombaient malades les uns après les autres, sans qu’on sache exactement pourquoi… »

– *Il fallait bien décourager General Irons de mener plus avant le creusement de ses fichues galeries ! C’était ça ou le classique et ô combien plus meurtrier coup de grisou, auquel je ne pouvais me résoudre. *

Regrets tardifs de ne pas s’être montrée plus ferme ? Agacement d’avoir à s’expliquer devant un public aussi obtus ? La tortue d’Hermann disparaît sous sa carapace.

 

…demain chap 36 : « Emmanuel »…

« MARS 2221, roman » (chap 35 : « WTF ? », suite)

 

 

résumé : entre Anthéa et la tortue ça passe moyen.

– *Bon alors on va se mettre d’accord tout de suite ! Je suis tout sauf « cute »…*

– Et moi tout sauf une « jeune fille ». Mon nom c’est Anthéa.

– *Grand bien vous fasse. Oubliez le mien. Dans l’hypothèse – à vérifier – selon laquelle j’aurais effectivement affaire à deux représentants de l’espèce dite « humaine », vos capacités mentales et votre système audio phonatoire étant ce qu’il sont, vous ne sauriez le concevoir et encore moins le prononcer. Quant à mon apparence physique, je me trouve en butte à une difficulté du même ordre. Mon choix de m’offrir à votre regard sous la forme d’une tortue relève d’une tentative – désespérée, j’en conviens – de contourner la navrante pauvreté de votre référentiel esprit / matière. Le déclic ne se fait pas ? Pas grave ! Maintenant parlons de vous. D’où sortez-vous ?*

– D’après vous ? Vous venez de nous diagnostiquer « humains ».

J’avais clopin-clopiné jusqu’au monorail et validé à mon corps défendant, au pied de celui-ci, la présence d’une tortue . Une tortue dite « d’Hermann ». De celles qui se baladaient antan dans les jardins. Elles avaient disparu au cours des siècles, victimes collatérales de l’urbanisation galopante. Dans ce qui restait de cambrousse, entre yamahistes pétaradants et fils-à-papa ramollos du bulbe sur leurs quads putrides, une poignée de miraculées tentaient de survivre à la gazonnification obsessionnelle des résidences secondaires.

– * Vous confirmez donc qu’il ne s’agit pas d’un dérapage de mon vecteur factoriel ? C’est qu’une ou deux fois l’éon, il lui arrive de déplacer fortuitement une virgule par ci ou, plus gênant, de zapper une composante spatiostatique par là. Donc vous nous arrivez bel et bien de Terra… « Terra- la-Honte »…*

La tortue marque une pause. Un truc la dérange.

…la suite demain…

« MARS 2221, roman » (chap 33 : « Une couille quelquepart », suite)

Surtout pas me faire dire qu’un(e) libraire indépendant(e) (rires) a pas le droit de nourrir  son roi (sa reine) de client(e) de ses 300 pages de vraie fausse fiction tendance post « Amour, Gloire et Beauté » ou, à l’inverse, dépressives, sanguinolentes, réglementairement orientées inceste prépubère. Pas me faire dire non plus que les média se font un devoir économico culturel de promouvoir le créneau « faisez-moi peur même s’il est plus con que con et mille fois téléphoné, votre pitch de berde, Mernard ! ». Surtout pas me faire dire des choses telles !

Je sais bien que c’est en fin de foire que le talent d’un éditeur se mesure à la reprise de ses invendus.

Collection Lowbrow & Pop surrealists

En attendant on a « MARS 2221, roman » à relire ensemble (et améliorer si besoin est).

résumé : le monologue de Nivek Kuduort bascule dans le graveleux…

Sur fond de sarcasme caustique.

– …Quand j’y repense ! Lors de notre entrevue, j’avais mentionné non sans une certaine fierté le titre du mémoire de fin d’études qui, la veille, m’avait valu les compliments du jury. « La spatiolocalisation au 23ème siècle, un défi sociétal, un must managerial »… Le vieux pourri avait paru poliment intéressé sans plus. Que je croyais ! À peine de retour de notre voyage de noces – il avait tenu à nous offrir une croisière prestige en Antarctique, on en avait encore plein les mirettes des hologrammes de pingouins se prélassant sur la banquise artificielle – le fils de chien qui dorénavant me servait de beau-père me balance qu’il serait ravi de me faire visiter sa maternité. Sa « maternité », mon cul !

Anthéa et moi dressons l’oreille.

– Ce jour-là, entre deux couveuses et trois cuves de sperme congelé, la raclure m’a baisé la gueule dans les grandes largeurs. En daron attentif à sonder les forces et les faiblesses de l’infortuné queutard à qui il allait refiler les clés de la prunelle de ses yeux chassieux, il avait grillé l’importance capitale que j’attachais aux choses du compte en banque…

Rictus dégoûté. Nivek Kuduort serre les poings et shoote dans le sac.

– AÏÏÏÏÏÏEUHHHH !!! Mon ongle incarné ! Quelqu’un ici peut me dire pourquoi j’ai pas fait philo ???

Lui répondre qu’il est pas trop tard, lui suggérer de faire jouer ses équivalences… Mais la vision de la crosse du plasmok qui dépasse de sa poche obture mon sens de la répartie.

– …Dès lors le sournois m’a brossé un comparatif succinct entre le salaire d’un ingénieur en informatique en début de carrière, aussi qualifié soit-il, et le jackpot qu’il se proposait de partager avec moi au cas où j’accepterais de le seconder dans son plan de psychopathe.

– Son plan d’implant.

J’ai pas pu résister, surtout si c’est le dernier calembour que le destin m’accorde.

– Putain d’implant ! J’ai appris, par d’Avila toujours – avec ce que je lui lâche sur ma note de frais elle peut me tenir informé, la vieille peau – qu’à l’hosto ils étaient tombés dessus. Du coup maintenant il va falloir que je m’occupe aussi de ce fouille-merde de Kembaçkuk …

J’aime pas le « aussi ».

– Je peux vous dire, Maître, que j’en ai bavé à cause de son gadget ! Cette saloperie accapare l’intégralité de votre flux électromagnétique cérébral. Comment j’allais alimenter mon nano-traceur, moi ? L’encéphale indisponible, fallait lui trouver une autre source d’énergie, à ma petite merveille technologique. Bien sûr, il y avait la solution cardiaque. Le cœur est le plus puissant générateur électrique du corps humain. Soixante fois plus actif que l’encéphale ! Tellement actif justement que, branché sur lui elle aurait eu à subir des tonnes d’interférences. D’où la solution du testicule gauche ! « Gauche » si on veut !

Le voilà parti à se marrer.

 

… à suivre, pourquoi pas demain ?…

« MARS 2221, roman » (chap 32 : « Tout s’explique (2) »)

C’est qu’y avait du beau linge hier soir au stade de la Phronce. Le morveux, son barniais, son taïaut retaïaut, son tueur de faisans adipeux, sa pécheresse botoxée et, en guest stars, ses glorieux prédancesseurs : l’inventeur de la retraite à 43 annuités et un gibier de potence en cavale qui continue à en vouloir à son instit de lui avoir taillé les oreilles en pointe. Tout ça pour mater les cuisses épilées d’enshortés sans intérêt mais surtout affirmer la solidarité de la Phronce avec un gang d’extrémistes religieux, colonialiste jusqu’au génocide. Vive le sport.

 

Meanwhile, sur « MARS 2221, roman »…

  1. Tout s’explique (2)

– Ouaouh, Stan ! Comment tu causes la France quand tu t’en donnes la peine ! Alors toi aussi t’as lu Hippocampe Twist, le roman parfait qui dit pas « ne pas » ?

– Il n’y a plus de Stan, Maître. Il n’y en a jamais eu. Je confesse un certain talent pour modifier à volonté mon apparence physique…

Et moi je tiens un stand boucherie-charcuterie le dimanche sur le marché de La Ferrière !

– … Talent qui, par exemple, m’a permis de m’introduire ici sans éveiller les soupçons du gardien…

Geste en direction du manchot unijambiste qui saura plus jamais où donner de la tête.

– … Dont un excès de zèle m’a contraint hélas à le soustraire à l’affection de ses employeurs. Paix à ses logiciels intégrés ! Allons, assez tergiversé, Maître. Le moment est venu pour moi de vous révéler mon identité véritable. Elle explique le fait que je sois au courant pour l’étagère sans toutefois avoir eu l’honneur et l’avantage de lire Hippocampe Twist. Regardez-moi attentivement, Maître. Imaginez-moi avec une barbe et des lunettes de soleil… Il y a deux ans de cela… La Résidence… Mon beau-père, le célèbre chirurgien Poutine nous présente l’un à l’…

Vous me verriez prendre mon air stupéfait / pantois / éberlué / ébahi / abasourdi et l’entièreté du dico des synonymes…

– Attends ! Pardon, attendez… Nooon ! C’est impossible ! Monsieur Dur…Durkrot ??? Jamais au grand jamais j’aurais pu faire le rapproch…… Monsieur Durkrot ! Ça alors !

– Kuduort, Maître. Nivek Kuduort, pour vous servir… Pendant quelques minutes encore…

Reçu cinq sur cinq, enflure ! Le mec est sûr d’avoir enfin trouvé un plan d’enfer pour nager dans l’opulence  alors pas plus un pauvre couillon d’androïde que le Sage parmi les sages ont intérêt à se mettre en travers de sa route ! Je répète que quitter ce bas monde est tout sauf un problème pour moi. « Un temps pour vivre, un temps pour mourir », Ecclésiaste 3.1-15. C’est appliquée à Anthéa que l’idée me file de l’urticaire. Anthéa, c’est la première merveille du monde ! Loin devant le Taj Mahal, la muraille de Chine, l’Acropole ou la Grande Pyramide… Qui songerait un dixième de seconde à déconstruire la Grande Pyramide ?

– Ni – vek  Ku – duort ! Le monde est vraiment minuscule ! À propos… Fille ou garçon ?

– Deux petits garçons. Des jumeaux. Dans la famille Poutine c’est chose fréquente, m’a dit Moushkra.

Son ton s’est radouci. Ça l’émeut que je me souvienne du bidon XXL de madame.

– …Ah, Maître ! Que n’êtes-vous resté quelques jours supplémentaires à l’hôpital ? D’après Mme d’Avila…

– Vous connaissez l’infirmière-chef ?

 

…la suite demain si vous le voulez bien…

« MARS 2221, roman » (chap 30 : « Retrouvailles »)

07/11/24, Budapest : Morveux 1er, roi de la PhronceMais je n’ai pas envie de laisser l’Europe comme un formidable théâtre habité par des herbivores, que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer ».

T’en fais pas, trou-de-balle, l’Europe compte un bon paquet de carnivores autochtones qui, grâce à toi et tes prédancesseurs, se sont déjà bien rempli la panse. Agenda ou pas, tes méchants carnivores venus d’ailleurs ne trouveront bientôt plus que des os à sucer 🙂

 

Mais nous on s’en cogne, on continue à (re)lire « MARS 2221, roman ».

  1. Retrouvailles

 Où allons-nous ? »,  Darius s’enquiert.

Cette question ! Tu m’emmènes à l’endroit précis où on récolte les petites merveilles de la vitrine ! Et fissa !!!

Le robot démissionne. Il pointe le fond de la caverne.

– La dernière navette encore en état de fonctionner est stationnée à l’entrée de la galerie numéro 2.

C’est parti pour un tour de train fantôme. La « navette » à bord de laquelle nous prenons place ressemble à un cockpit d’hélicoptère. De forme arrondie, elle glisse en couinant sur le monorail. Les parois de la galerie, d’un marron-gris terne et granuleux, défilent à travers les vitres. Dans les  phares inquisiteurs, les cicatrices laissées par les lasers des mineurs pourraient passer pour les vélléités picturales de quelque Néandertalien défoncé. Mais voici que, peu à peu, l’ambiance change. De fines veines dorées se mettent à réfléchir le double faisceau de photons domestiques. Plus on avance, plus elles se font nombreuses, épaisses, scintillantes. Il hallucine, le pseudo Stan.

Pince-moi, Darius !!! PINCE-MOI !!! Le filon du millénaire !!! …Arrête-toi ! ARRÊTE, je te dis !!!

Darius obéit. Par ses yeux nous voyons son passager sauter à bas de la navette pour se précipiter vers une méga pépite incrustée dans la roche. Tomber en pamoison devant. Puis, hypnotisé, se risquer à l’effleurer du bout des doigts. Comme un ado avec les nénés de son premier flirt. Avant d’y aller franco, la palucher à pleines paumes, lui rouler des pelles… S’il aime pas l’or, le garçon, on lui donnera autre chose ! Le voici à quatre pattes à embrasser le sol pierreux  comme un jeanpauldeux moyen en weekend à Orbiland. Avant de se relever extatique et se livrer à une danse d’un Saint-Guy qui aurait pris des cours avec Tina Turner.

Riche ! Je… suis… RICHE !!! RIIIIICHE !!!

Anthéa profite de l’intermède.

– Vas-y, lapin ! On s’y perd dans ton histoire de poils…

– Quand Poutine me l’a présenté, le soi-disant Stan était pileux du museau d’accord mais pas genre nid à poux comme aujourd’hui. Sa barbichette de jeune premier était taillée au cordeau. Et, comme aujourd’hui, il arborait des lunettes de soleil… Sauf que pas ces culs de bouteille de non voyant ! Nan, des Ray Ban à la « Top gun »… Je me souviens aussi d’un petit chignon serré sur la nuque… Qui matchait pas trop son keffieh d’ailleurs…

– Donc ce craignos connaît Poutine ?

– Un pneu qu’il connaît Poutine ! Il est maqué avec sa fille ! Forcément ça crée des liens…

Pendant que le survolté cavale d’une veine à l’autre en poussant des cris de victoire je finis de briefer Anthéa sur les circonstances de ma première rencontre avec lui. Savoir une petite sauterie chicos à laquelle Poutine m’avait convié. C’était quelques semaines après ma sortie de couveuse. Entre deux flûtes de Veuve Clicquot et un petit four au caviar de Sibérie le chirurgien avait tenu à me présenter sa fille Moushkra. Une brunette pas vilaine, enceinte jusqu’aux yeux …Ainsi que l’élu de son cœur.

– « Maître, voici Nivek Kuduort. Moushkra et lui me font actuellement le trop rare plaisir de passer quelques jours à la Résidence. Et ils brûlent de rencontrer, en chair et en os, le patient dont je me laisse parfois aller à évoquer le destin hors normes…. »

 

 

…la suite demain…