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Une chance

 

Une chance que les boulange(è)r(e)s sont pas élu(e)s au suffrage universel, on aurait pas souvent des tartines à beurrer. Pareil pour les plombie(è)r(e)s, les chauffeur(euse)s de bus, les aide-soignant(e)s et tout(e)s les professionnel(le)s dont l’utilité fait aucun doute. Par contre les journalistes, pour ce qu’iels ont à radoter, iels peuvent partir en vacances toute l’année, ça en fera à leurs lecteur(e)s. Les député(e)s ? Quel(le)s député(e)s ? Ici sur FYR nous rappelons au prédant Moncra, dit « le Morveux », que déranger les gens deux dimanches de suite afin de, soi-disant, « clarifier » une « situation » qu’il a plus que contribué à embrouiller depuis sept ans qu’il nous gave, sous-entend un minimum de fair-play de sa part, à défaut de suite dans les idées. Contrairement à lui (et bien que conscients du fait que, de mémoire de votant, jamais un élu n’a trouvé moyen de tenir ses promesses de campagne mais ceci est une autre histoire), nous savons que 182 c’est plus que 168. Il y a donc bel et bien un gagnant et c’est pas sa bande de godillot(e)s, à prédant Moncra. Dès lors le Morveux, tu bouges ton corps et tu mènes cette nouvelle arnaque électorale à sa conclusion habituelle (offre du poste de premie(è)r(e) sinistre au parti ayant obtenu le plus de lunettes de cabinet) et basta. Non mais des fois !

Pouvoir et devoir

Bon les mecs, au cas où vous sauriez pas, l’extrême droite est toujours aux portes du pouvoir 🙂  J’ai pas pu m’empêcher de publier un nouveau truc là-dessus sur mon blog Médiapart. En voici le copié collé :

« Dans la série « Les mots ont un sens » vous me voyez accablé d’avoir à subir, en bandeau sur toutes les « chaînes d’info », relayées h24 sur internet, la trouvaille de je ne sais quel rédac-chef selon laquelle le RN serait « aux portes du pouvoir ». Aux dernières nouvelles, la France est une « démocratie ». « Demos » (le peuple), « kratein » (le pouvoir). Dès lors, dans un pays où le peuple exerce le pouvoir, si une poignée de gougnafiers surgis de leurs cavernes se permettent de le lui confisquer, ne craignons point de parler de « putsch ».

Mais, après toutes les horreurs qu’il a engendrées, ne serait-il pas plus simple et efficace de laisser enfin tomber le concept fallacieux de « pouvoir » ? Allez les bipèdes à poil ras ! Un peu de bon sens, pour une fois ! Extirpons-nous enfin de l’acharnement immémorial avec lequel une partie d’entre nous, voire de nous-mêmes (une résurgence de notre cerveau reptilien ?) cherche à maintenir l’espèce dite « humaine » à l’état animal et donc de lui imposer au quotidien le principe de « domination » des uns sur les autres ou le contraire.

Un « gouvernement » se doit de s’en tenir une bonne fois pour toutes au rôle de gestionnaire des besoins fondamentaux de l’espèce : se nourrir, se protéger des intempéries, se soigner. Son existence même répond à des raisons purement pratiques (on peut pas se retrouver à 67 millions de pékins à faire les cacous à « Matignon », qui est-ce qui bosserait pendant ce temps-là ?) et à rien d’autre. Il n’a aucun « pouvoir ». Juste le DEVOIR de faire son boulot correctement.

Pour conclure, le RN, ou quelque « parti » que ce soit, sont pas « au portes du pouvoir » mais à celle, plus modeste et d’autant plus utile, de la salle des machines d’un vieux rafiot en train de couler sous le poids de millénaires de bêtise, de violence et d’injustices dont les animaux eux-mêmes payent le prix tous les jours, particulièrement en cette période de départ en vacances. Alors par pitié les journaleux, en rajoutez pas, ça nous fera des vacances justement. »

Voilà les loulous. Sinon, sur la question du vote, y a pas mal de trucs à relire ici sur FYR. Entre autres:

https://www.franckyvonrichard.com/2017/04/chef-oui-chef/

https://www.franckyvonrichard.com/2022/06/voter-con/

https://www.franckyvonrichard.com/2014/12/a-vote-bon-coeur/

https://www.franckyvonrichard.com/2010/03/il-etait-urne-fois/

 

 

– t’as vu l’extrême droite est aux portes du pouvoir

– T’as vu l’extrême droite est aux portes du pouvoir.

– Sérieux ? Si tu pouvais te tourner un peu, j’ai une de tes cornes qui me rentre dans l’épaule. Bien que ce soit « un morceau dont la chair est savoureuse mais assez dure, et qui demandera une cuisson lente », ça fait pas du bien, tu sais ?

– Excuse. Comme ça c’est mieux ? Putain qu’est-ce qu’on est serré dans ce cametar ! On va où d’après toi ?

– Je sais pas. J’étais OKLM à brouter ma dose de trèfle nouveau dans le champ quand ils sont venus me chercher. Soit je grimpais gentiment, soit je me prenais des coups et je grimpais de toute façon alors…

– Pareil. J’ai essayé de savoir pourquoi on me changeait de champ vu qu’ y avait encore plein à croûter sur çui-là mais ils ont fait ceux qu’entendaient pas. On était déjà assez en retard comme ça, soi-disant.

– N’importe quoi. Les bureaux de vote ferment à 19 heures.

 

 

PS- Relire ici : Il était urne fois  et aussi  La Shoah des Animaux 

 

Qu’est-ce qui pue ? c’est l’ebook ! Ou pas.

 

Salut et Fraternité !

En ces heures décisives pour la nation (du bois) suspendue à la décision en la solitude de l’uri  l’isonoir  l’isoloir des blaireaux votant(e)s *, tandis que la Shoah des Animaux continue, jour après nuit après jour après nuit, de massacrer les seules espèces vivantes 100% innocentes des crimes dont les bipèdes à poil ras s’accusent les un(e)s les autres, je paye mon break.

S’agit de mon 3ème article pour le Club Médiapart, livré ce matin aux aurores. Pour le démarrer j’ai pas mal emprunté à un truc écrit il y a quelques années sur FYR : https://www.franckyvonrichard.com/2019/01/le-grand-charles-gutenberg-le-lobby-de-ledition-et-les-autres/

J’en ai d’ailleurs customisé l’ illustration que je suis parvenu à inclure dans l’article pour Médiapart (fastoche en fait).

Ça cause du denier avatar en date de la querelle des Anciens et des Modernes.

Êtes-vous lecteur ou liseur ?

Il fut un temps où, de château en château, les troubadours (« trouvères » au nord de la Loire) s’en allaient contant (mais pas toujours contents du gîte et du couvert qu’ils se voyaient offrir) les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland.

Jusqu’au jour où, lassés des grèves à répétition de ces intermittents du spectacle par trop capricieux, nobles seigneurs et gentes dames décidèrent de ne plus compter que sur eux-mêmes. L’on apprit à lire et, au prix de quelques souffrances pour les petits veaux qui y laissaient leur peau, l’on se mit au parchemin. Sur lequel, d’une plume d’oie alerte (la plume) étaient portés noir sur blanc les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland.

Les troubadours (« trouvères » au nord de la Loire) ne se démontèrent pas. Ils investirent en masse dans la commande de rouleaux de parchemin vierges et apprirent à écrire.

Une poignée de siècles plus tard, un trouble-fête du nom de Johannes Gutenberg inventa l’imprimerie. Nos plumitifs, à nouveau menacés dans leur gagne-pain, se firent tant bien que mal à l’idée de partager les bénefs que leur rapportait l’exposé des exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland avec de drôles de lascars apparus comme des champignons après la pluie : les « éditeurs ». Ces derniers, malins comme des singes, leur ayant « esspliqué » – comme on dit sur France Culture – qu’en tant que travailleurs manuels ils avaient besoin d’être coachés par des êtres pensants.

Mais on n’arrête pas le progrès et, depuis quelques décennies, l’informatique a rendu superfétatoire l’invention de Gutenberg. On peut dorénavant, tenez-vous bien, conter les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland sans laisser ses économies chez l’imprimeur ni avoir à déprimer les défenseurs de la forêt primaire. Ah oui j’ai omis de préciser qu’entre temps le vélin des veaux (rien à voir avec Vaulx-en-Velin) avait cessé d’être indispensable à la transmission desdits exploits (ni de ceux, aux siècles des siècles, de Moses & Friends).

Sachez pourtant qu’à l’heure où j’écris ces lignes encombrées de parenthèses, les tenants du broché n’ont pas pas imprimé leur dernier mot. Ils misent sur le terrible manque infligé aux accros du crissement subtil du papier, du parfum enivrant de l’encre fraîche. Comment ça, qu’importe le flacon ? Comment ça ce qui compte avant tout, ce sont les exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland et l’art et la manière dont ils nous sont narrés ? Vous rigolez, les mecs ! Ce qui compte, c’est le plaisant feuilletage de pages par nos index confiturés, le matin au p’tit déj’ ! Et la couverture ! Ah, la coquette couverture cartonnée qui se détache et se craquelle avec le temps ! Et la poussière ! Qui s’accumule sur les rayons des bibliothèques, municipales ou domestiques, si discrètement télégéniques en arrière-plan des interviewés ! Et le pilon ! À quoi va servir le pilon si on n’imprime plus ? Non contents d’avoir imprudemment aboli la guillotine au point de ne plus savoir que faire de nos Gilets Jaunes, ce pilon qui nous fait gagner un peu d’espace sur les étagères des libraires « indépendants », allons-nous l’abolir, lui aussi ?

Non, croyez m’en, la culture est une est indivisible. Et elle passe par le carton et la cellulose. Le livre papier est une émanation jalouse de la Parole Divine. Ne dit-on pas « les religions du Livre » (avec une majuscule) ? Quel mécréant se risquerait à parler de « religions du Ebook » (même avec une majuscule) ? Un peu de sérieux ! Pensez à nos chers éditeurs ! D’accord ils se sont mis dare-dare à ce pâle succédané de leurs merveilles reliées mais jusques à quand pourront-ils, sans éveiller l’ire du chaland, en augmenter le prix quand chacun sait que la production d’un ebook revient à une poignée de cacahuètes ? Écoutez  les cris déchirants d’Albin, entendez les plaintes de Robert. Y resterez-vous insensibles ?

Ou préférerez-vous sagement, docilement, culturellement, continuer de dépenser le quintuple de ce que vous coûterait, à vous et à la forêt primaire, le récit palpitant des exploits du Grand Charles (Carolus Magnus pour les latinistes) et de son neveu Roland dans sa version numérique?

Comme dit l’autre, je pose la question.

 

Précision pour les habitué(e)s de FYR exclusivement: « MARS 2221, roman » existe en broché (privilégiez la Fnac pour une petite réduc) et en numérique (3,49 €)

2022, 2024, même combat :  https://www.franckyvonrichard.com/2022/06/voter-con/

 

Continuez à demander « MARS 2221 » !

La semaine dernière je vous lâchais un petit topo sur l’impression à la demande, emprunté au blog que j’ai ouvert sur (Club) Médiapart . Voilà que je récidive. Ce matin je leur ai posté un complément alimentaire de mon expérience amoureuse avec la librairie indépendante française et ce soir je peux pas m’empêcher de vous en faire profiter, bande de veinards ! Cela dit, les cèlzéceux qui préfèrent le lire là-bas, c’est toujours gratos, sauf les likes (ils disent « recommander ») et les commentaires. Par contre y a pas les images, pas le temps.

Ça s’appelle : « Impression à la demande, etc… (suite et fin) »

Ou « Quand un mini sondage pointe un maxi grain de sable dans les rouages (trop) bien huilés du commerce de la littérature. »  C’est parti !

Pour ceux qui n’auraient pas lu « Impression à la demande, librairie indépendante, écologie et littérature », en début d’année j’adresse le PDF de mon dernier roman à 560 libraires indépendants. Je reçois une dizaine de retours. Qui disent tous la même chose : « les livres en impression à la demande ne sont pas bienvenus chez nous ». Un de mes correspondants s’en explique.

« Bonjour,

et bonne année également.

Commander des livres, c’est notre quotidien.

Mais les commander chez votre éditeur qui pratique l’impression à la demande cela nous arrive lorsqu’un lecteur nous le demande1. Aucun retour n’est possible chez cet éditeur d’où ma frilosité pour en avoir en stock. »

« Aucun retour n’est possible ». Fort de cette explication, je développe la théorie suivante : venu le moment de garnir ses tables et remplir ses rayons, le libraire indépendant sent son indépendance mollir : l’éditeur de l’ouvrage qu’il s’apprête à exposer s’engage-t-il bien à reprendre les invendus ?

Si sa boutique fonctionnait sur le principe de l’impression à la demande, le malheureux n’aurait pas à flipper de la sorte. Le débarrassant au passage de sa chronophage gestion des stocks, l’IAD lui permettrait de se concentrer sur l’essentiel, savoir : le bouquin a-t-il une chance/mérite-t-il – à son avis éclairé – de trouver un public ? Sans parler de la trace carbone de l’industrie du livre – sujet de préoccupation majeur (ou pas) de tout professionnel de l’édition  – qui, grâce à l’IAD, chute drastiquement…

N’empêche que le jetage absolu dont j’étais victime avait de quoi alimenter ma parano naturelle. Les libraires n’étant pas à priori de mauvaises personnes, allez savoir si, dans leur écrasante majorité (550/560) ils n’avaient pas trouvé mon bouquin tellement naze que la plus élémentaire charité chrétienne leur intimait d’en rester là. Quant aux rarissimes (10/560) m’ayant gratifié d’un retour, leur aversion pour l’impression à la demande était-elle autre chose qu’un alibi des plus élégants qui leur épargnait de me renvoyer à mes piètres qualités d’auteur ?

Après des nuits d’insomnie, je décidai d’en avoir le cœur net et me lançai dans un nouveau mailing. Cette fois je me limiterais à ce que j’imaginais être la crème de la crème de la librairie indépendante française. J’écumai le bottin des grands centres urbains. Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse… Pour la petite histoire, les librairies bordelaises se révélèrent terriblement avares en adresses-mail ! Bref, triées sur le volet hexagonal, 152 librairies indépendantes eurent l’honneur et l’avantage de recevoir le courriel suivant :

« Sujet : Sondage-éclair

Bonjour librairie X,

Dans l’optique d’une tribune intitulée «  Impression à la demande, stocks, invendus et écologie », merci d’avance de votre réponse à ce sondage-éclair. Il vous suffit de me faire un retour mentionnant le numéro de la question suivi de « oui » ou « non ».

Toute remarque annexe touchant à la trace carbone de l’industrie du livre ou au principe de l’impression à la demande est plus que bienvenue.

1) Avez-vous lu le PDF de « Mars 2221, roman » que je vous ai adressé en date du 02/03/24 ?

2) Avez-vous mentionné à votre clientèle l’existence de ce livre, afin que des personnes potentiellement intéressées puissent vous en passer commande ?

3) Si vous ne l’avez pas lu, prévoyez-vous de le lire un jour et, si vous en pensez du bien, d’en parler à la frange de votre clientèle potentiellement intéressée ? »

Comme pour le PDF, j’ai eu très très peu de retours2. Tous identiques :

Au hasard :

– Librairie des D…

1-non

2-non

3-non

 

– Les T…

1) non

2) non

3) non

 

– Librairie T…

Bonjour monsieur

Pour nous, la réponse est non aux trois questions

Cordialement

 

– Librairie L… N…. B…

Bonjour,

1 NON

2 NON

3 NON

Bonne journée.

 

– L…en T…

Bonjour Monsieur,

J’espère que vous allez bien. Le lien entre votre « sondage » et le sujet de la tribune n’est pas explicite. Et en l’état les réponses que je vais apporter à vos questions relèvent davantage d’une problématique liée à la distribution (les retours à l’éditeur) qu’à l’impression à la demande.

1) Non

2) Non

3) Non

Belle journée à vous,

En restant à votre disposition,

On comprendra que j’aie gardé ce mail pour la bonne bouche, dans la mesure où il met au jour une tragique évidence. Les libraires indépendants n’ont pas encore intégré que la « problématique liée à la distribution (les retours à l’éditeur) » disparaît avec le choix du système de l’impression à la demande.

Quoi qu’il en soit, à l’heure où j’écris ces lignes vous me voyez assis le cul entre deux chaises.

Dois-je me réjouir du fait que mes qualités littéraires n’ont rien à voir avec la fin de non-recevoir que la librairie indépendante hexagonale oppose à mon bouquin ?

Ou me lamenter à la pensée que, malgré tous mes efforts en ce sens :

1) aucun libraire indépendant n’a lu mon « Mars 2221 »

2) aucun client de sa librairie n’est au courant que « Mars 2221 » est commandable, sinon recommandable 😉

Mais surtout que :

3) jamais libraire indépendant ne lira « Mars 2221 » de sa propre volonté ». Si d’aventure un de ses clients apprend que ce livre existe, ce sera par Google (qui le dirigera direct sur Google Books, voire Amazon).

Et encore plus surtout 🙂 au-delà de ma déception personnelle, que penser de l’obstination de la librairie indépendante hexagonale à balayer d’un revers de manche un système de commercialisation aussi équitable, logique et écologique que l’impression à la demande ?

 

Franck Richard, auteur indépendant

 

Il ne manquerait plus que le pauvre gars se voie opposer un refus !

À  moins qu’il/elles en décident autrement, les noms et adresses des libraires (que je remercie de leur participation au sondage) resteront entre eux/elles et moi