Vous vous dites « chasseurs », je vous dis « meurtriers », « tueurs de masse ». Vous vous dites « protecteurs de la nature », je vous dis « tortionnaires du monde vivant ».
Chaque décharge de vos fusils est une insulte braillée aux oreilles de ceux pour qui votre existence est un fardeau. Une douleur. Une blessure.
Plus que votre cruauté sadique, votre bêtise fait peur.
Comme si la mauvaise saison n’était pas assez mauvaise. Comme s’il fallait rajouter de la souffrance à la souffrance. La souffrance des êtres amaigris, en quête de quelque racine résistante aux pesticides réglementaires, que vous traquez sans répit.
En meute, le plus souvent. Des meutes de crétins congénitaux. Sous vos déguisements para militaires, votre lâcheté est insondable.
De septembre à février, seigneurs auto proclamés des bois et des champs, vous vous arrogez le droit de nous terroriser, nous les autres espèces animales. De la perdrix tombée à terre que vos chiens vous rapportent , hurlants, contaminés par votre méchanceté maladive et que vous enfouissez encore vivante dans vos charniers portables, au paisible promeneur que votre myopie alcoolisée vous aura fait confondre avec un de ces sangliers importés par vos soins pour mieux les exterminer ensuite en passant pour des héros.
Nous, les autres espèces animales, les espèces sans fusil à l’épaule, sans bottes, sans 4×4, sans plume au chapeau ni au derrière.
Nous, les autres espèces animales qui, tant bien que mal, nous efforçons d’atteindre à une humanité qui nous échappe encore et toujours, en partie à cause de vous.
Nous, les espèces qui vomissons la vôtre.