Eh oui les votants, le morveux continue à vous rouler dans la farine démocrateuse ! 🙂
Pas grave, il vous reste la relecture quotidienne et gratuite de « MARS 2221, roman » !
- Photon mapping
Un Spirou peut en cacher un autre. Le groom qui, sur l’injonction silencieuse d’Ovaï pointe sa casquette « boîte-à-camembert » hors du tube métallique est la copie conforme de celui qui proposait de porter nos bagages.
– *Liftier, escortez Madame et Monsieur jusqu’à leur biotope. Orbe Ti’ao Sä, alvéole 112.*
Spirou 2 se fend d’une courbette. Comme Spirou 1 il est équipé en cordes vocales.
– Si Madame et Monsieur veulent se donner la peine…
Sa main gantée de blanc nous indique respectueusement l’entrée de la cabine. Spacieuse, claire sans la moindre source de lumière apparente, molletonnée du sol au plafond, elle épouse au millimètre la forme du méga tube qui la contient.
Spirou 2 pianote sur un tableau de bord invisible. Les portes concaves se referment en silence et on décolle. Beurk, mon estomac a du mal à suivre.
– Super matos !
On le sait maintenant, Anthéa est passionnée de mécanique. Son compliment est reçu avec une fierté non dissimulée.
– L’habitacle modulaire du Peregrin SF4 génère des champs gravitationnels asymétriques dans son environnement immédiat, rendant possible son déplacement tridimensionnel dans les couloirs de communication…
Il a pas le temps de s’étendre. Une nouvelle nausée me signale qu’on est arrivé. Re manipe ésotérique, les portes de l’ « habitacle modulaire » se désunissent dans un pshhhh à peine audible et là… Et là !!!
J’en ai le souffle coupé.
En témoigne la tablette de Legrand – je sais plus laquelle, la verte ou la jaune ? Faudrait relire Hippocampe Twist – en tant que Sage entre les sages, avec Marcel (et son « Robert » chéri) des palaces, paraîtrait que j’en aie écumés quelques-uns ! De New York à Doha en passant par les Maldives, on les a fait swinguer les notes de frais de la GAMACON… Bon mais là on est carrément dans autre chose. Comment vous décrire le genre de mini éden qui s’offre à l’ébahissement du chaland ? On hésite à risquer un pied hors de l’ « habitacle modulaire » tellement on se dit qu’on nage en plein hologramme. Que si on fait mine de s’engager entre les parterres de coréopsis multicolores, les lupins au garde-à-vous, les massifs de pavots flamboyants, les lys d’un jour, les sédums, hémérocalles, jasmins et autres gardénias, on va passer direct à travers la moquette vert gazon. Spirou 2 réprime un sourire condescendant. Sans qu’il y ait écrit « immigrants Terreux en rupture de dortoir » sur nos fronts de voyageurs sans bagages, il a intégré qu’on est pas non plus les rupins intergalactiques qu’il a l’habitude de driver. Il récite méticuleusement :
– Le salon panoramique de l’alvéole se trouve au fond de l’allée principale. Sur votre gauche, les thermes. Tepidarium, caldarium, laconicum, spa, alcôve ciel de p…
– Alcôve ciel de pluie ? Yess !
Cédant à l’appel de la mousse de savon et du shampoing aux herbes, Anthéa nous laisse tomber comme des merdes.
Un chouye déstabilisé, Spirou 2 boucle quand même son tour du proprio.
– Le dégagement sur votre droite mène à la taverna. Le robot cuisinier y déclinera à votre intention une carte inépuisable de spécialités empruntées aux plus subtiles pratiques culinaires des Mille Galaxies.
– Cool. Sinon, y aurait pas un pieu quelque part ? Je sais pas si c’est l’air de l’Aquadrome, je sens monter une petite fatigue.
…la suite demain (et c’est pas des macronneries)…