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« MARS 2221, roman » (chap 43 : « Check in » )

  1. Check in

Ici encore, va falloir faire un gros effort de visualisation, les mecs ! Au terme d’une approche des plus moelleuses, le glisseur s’immobilise au pied …d’une manette de jeu vidéo !!! Haute d’une bonne centaine de mètres elle est percée d’une multitude de baies vitrées, presque toutes éclairées maintenant que la nuit a pris ses quartiers. Le mastar cylindre en matériau composite incliné façon tour de Pise s’élance à partir d’une galerie circulaire rappelant le socle des premiers modèles de télécommande. On accède à l’entrée par un spacieux escalier moquetté de rouge.

Anthéa est aux anges. Elle qui dans ses crises de passéisme aigu me bassine également avec le festival de Cannes (à mon avis une des pires manifestations d’entre soi snobinardo artistico casse-noisette des trente supposées glorieuses), la voilà servie ! Au moment d’attaquer les marches, on pourrait presque entendre crépiter les flashes des paparazzi à l’affût du string de Penelope Cruz ou d’un poil de foufoune sur le nœud pap’ de Woody Allen.

Problème avec un biotope intelligent conçu pour s’adapter à ton vécu socio-culturel, il verse rapidement dans la caricature. Dans la lignée du loueur de pédalos version capitaine Troy-du- Picardie, le groom qui nous attend en haut de l’escalier a emprunté son uniforme rouge pétant à gros boutons jaunes et liserés noirs au camarade Spirou.

Je vous briefe, gens du futur. Spirou est le héros d’une bédé pré « mangas », ces nipponneries débilitantes qui (dans la lignée du chifoumi) allaient bientôt aspirer l’argent de poche de nos chères têtes blondes. Épaulé par son marsupilami, son pote Fantasio, la pimpante Seccotine et le comte de Champignac, Spirou laisse périodiquement tomber son taf de portier au Moustic Hôtel pour calmer les malfaisants qui causent du tort au monde libre.

– Madame, monsieur, bienvenue au Red Joystick Resort ! Puis-je prendre vos bagages ?

– On avait deux béquilles mais elles ont disparu dans la bagarre. », Anthéa explique.

Spirou est pas du genre à insister. Courbette artistique, il s’efface pour nous laisser pénétrer dans un hall haut de plafond, donnant à droite comme à gauche sur la galerie circulaire et son choix de magasins de luxe, de bars, de pistes de bowling et d’indispensables boutiques de souvenirs. En sourdine une zique d’ambiance à base de clochettes et de chants d’oiseaux raccords avec les senteurs florales qui nous bercent jusqu’à la réception.

 

…la suite demain…