Deux jours après l’ouverture des JO de Paris, les premiers cas de contrôle positif au dopage viennent de tomber.
N’en déplaise aux complotistes qui racontent que la Marseillaise n’est qu’un tissu d’âneries pousse-au-crime, aucun doute que le sang qui – pour quelques longues semaines de foutage de gueule hystéro mercantile – est bien parti pour abreuver nos sillons, est tout sauf pur. Et ça date pas d’hier.
Dans les jeux grecs antiques, l’alcool étant prohibé, un juge placé à l’entrée des stades renifle l’haleine des compétiteurs. Pour compenser, les athlètes, adeptes avant l’heure de la Shoah des Animaux, sont gavés de viande de taureau quelques jours avant les épreuves. « La viande de chèvre est privilégiée par les sauteurs » (sic).
Dès les premiers JO modernes (Athènes 1896), on recommence à se défoncer allégrement. À la strychnine, de préférence. Demandez à un certain T.J. Hicks, médaille d’or du marathon 1904 (par défaut, après la disqualification de Fred Lorz pour auto-stop abusif). En fin connaisseur, T.J. la prenait dans son cognac, sa petite gâterie.
Fallait faire quelque chose. La mort du Danois Knut Jensen, lors de l’épreuve cycliste aux jeux olympiques de Rome en 1960 est la goutte d’eau qui met le feu aux poudres. Le comité olympique décide d’instaurer un contrôle antidopage. Résultat, aux jeux de Séoul (1988 ) et de leur super héros, Ben Johnson, le plus bref médaillé d’or de l’histoire, la conso d’anabolisants grimpe en flèche. Aussi bien chez les lanceurs et les haltérophiles que dans les veines hospitalières des nageurs, sprinteurs et consorts. Dans une autre course, celle qui s’ensuit entre les médecins qui cherchent à gauler les tricheurs et les labos clandestins jamais à court d’idées nouvelles (ou le contraire), devinez qui garde la corde.
« Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble » : les JO – aubaine rêvée des multinationales toujours à l’affût d’un record (de CA par ex) – sont la plus grande pépinière de guédros en route pour la démolition systématique de leur corps et de ce qui leur reste de pensée critique après le bourrage de crâne nationaliste auquel leurs instances gouvernementales les soumettent consciencieusement, relayées le jour J par le chauvinisme de rigueur d’un public chauffé à blanc.
Avant de se quitter, en lien direct avec les JO, quelques anecdotes sur la beauté du dépassement de soi en général, histoire d’épater vos voisins de plage.
– En France, jusqu’aux années 1920 le sport était sous la tutelle du ministère de la Guerre.
– Hitler (qui a inventé le relais de la flamme si émouvant, on essuie une larme pour Zizou et Marijo) entendait utiliser le sport pour former une élite et construire « la race des seigneurs ». Grâce au sport il voulait rendre la jeunesse « coriace comme le cuir, agile comme le lévrier, dure comme l’acier de chez Krupp».
Plus près de nous :
– Selon l’Institut national de Santé publique du Québec : « au Québec, une étude menée auprès de 1 055 jeunes athlètes âgés de 14 à 17 ans [relève] que 79,2 % de ceux-ci auraient fait l’expérience d’au moins une forme de violence psychologique au cours de leur carrière sportive »
– Fille ou garçon, avant ses 18 ans, un sportif sur sept subit des agressions sexuelles ou des viols.
Bons jeux les bœufs !
Un immense merci à :
https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2004-3-page-339.htm#no6
https://fr.wikipedia.org/wiki/Violence_dans_le_sport
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dopage_(sport)
https://www.irbms.com/histoire-dopage-michel-ducloux/
sur lesquels nous avons outrageusement pompé.