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– Bonjour, monsieur le détaillant en chair et organes d’animaux abattus depuis au moins 12 jours («période pendant laquelle la viande reste sur carcasse. Ce processus est le rassissement proprement dit »**).
– Bonjour, monsieur le croque-mort, qu’est-ce qui vous ferait plaisir comme charogne aujourd’hui ?
– Eh bien, si vous me garantissez que « le sucre contenu dans le muscle, le glycogène », a été consommé en totalité par « les cellules qui continuent à vivre comme une crampe après un gros effort », je craquerai avec joie pour une tranche de cadavre de bovin en état de décomposition nécessaire et suffisante.
– Fibre longue ou courte ? Sachant que « la graisse intramusculaire –le persillé de la viande- qui va fondre à la cuisson, va magnifier ces saveurs qui seront plus rapidement perçues par vos papilles », monsieur le croque-mort.
– Slurp, vous me faites saliver. Merci pour tout, monsieur le détaillant en « pourriture contrôlée ». Et à la prochaine !
« Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d’un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché. »***
* Rembrandt « Le bœuf écorché »
** Les passages en italiques sont d’authentiques extraits de pubs de bouchers, picorés sur Google
*** Charles Baudelaire, « Une charogne »