Notre-Dame de Paris et l’agneau de Pâques dans le camion

 

Bon, on imagine. Je suis un agneau. Sur une autoroute. Dans un camion en route vers l’abattoir. Le chauffeur écoute France-Info. On est lundi 15 avril 2019 en fin d’aprèm’. Une catastrophe historique vient de s’abattre sur un fleuron de la culture juchrémane. NOTRE-DAME DE PARIS EST EN FLAMMES !!! Le camion fait une embardée. Catholique fervent, le chauffeur s’arrêterait bien boire un coup ou fumer un pétard, façon d’encaisser le coup mais son patron ne comprendrait pas. Alors il continue de rouler vers l’abattoir. Les croyants ne pourraient pas admettre que, non seulement leur dieu accepte de laisser cramer leur lieu de culte national comme un vulgaire hôtel pour immigrés mais que, par-dessus le marché, dimanche prochain, en rentrant de la messe de Pâques,  ils n’aient pas, dans leur assiette en porcelaine de Limoges, de quoi se tailler une bonne tranche de gigot sacrificiel. Alors, incendie ou pas, je vais mourir.

Voilà. C’est tout. Bonne fin de soirée, les Juchrémans.