la grosse dame, Allah et le petit Jésus*

Quand j’entends « Noël « , je pense aux oies, aux dindes et aux canards, aux chevreuils et aux sangliers. Les uns laisseront leur foie cirrhotique dans la triste affaire, les autres leurs « cuisseaux », comme on dit pour les hauts de pattes charnus des quadrupèdes dans lesquels, au nom du petit Jésus, on plante une fourchette allègre pour mieux, de l’autre main armée d’un couteau, entailler la charogne cuite à point.

Depuis quelques jours, j’entends « Ramadan ». Alors je me dis que le compte à rebours a commencé pour des millions d’ovins de par le monde des croyants.  Le jeudi 14 juin prochain, le sang giclera. En direction de la Mecque plus ultra. De navrants tortionnaires plongeront leurs lames superstitieuses dans la gorge d’agneaux braillards et Allah sera, parait-il, satisfait.

Je connais une grosse dame d’éducation chrétienne qui, à Noël, cuisine des foies de volailles entiers (on ne badine pas avec la gastronomie phronçaise) et, au printemps, souhaite  à ses amis musulmans, un ramadan heureux et, partant, beaucoup de moutons égorgés. Dieu reconnaîtra les siens, à ce qu’on dit. Quant au mécréant que je suis, il sent monter en lui comme une sainte envie de vomir son quatre heures.