Je l’aime bien, Vincent Lindon. Il la ramène pas trop, fait son petit boulot de cabot aussi loin du champ de crottes médiatique que possible. Moi qui ne suis pas retourné au ciné depuis « Il était une fois dans l’Ouest », je n’aperçois sa tronche de cocker que rarement et, en général, à bon escient, pour défendre des causes qui méritent de l’être. Et bam ! Ce matin, j’ai le malheur d’écouter la radio, et c’est sa voix que j’entends.
Chouinage contenu, la marque de fabrique du coco, d’habitude ça marche mais là…
– C’est la première fois ( « toute première fois, toute… ») que je reçois une récompense… (émotion du bois) que je la dédie à mes parents qu’ils sont hélas mourus avant de voir cette sympathique bande de zombies botoxés, de pédophiles sur le retour, de merdeuses toutes culottes dehors me standing ovacheuner pourquoi parce que j’ai super bien fait le chômeur devant tout le monde. Comme ça, hop, sans les mains, criant de vérité le mec ! Passque ‘tation ! Tout dans la nuance! C’est un chômeur qu’il a une conscience messieurs-dames ! ( psitt! vous le croiriez pas mais les chômeurs, c’est pas toujours les petits combinards que la Fronce elle arrive pas à payer sa dette à cause de) Non, là, c’est l’histoire d’un Chômeur majuscule, christique, le chômeur-chasseur-cueilleur post moderne avec une âme, le Chômeur crucifié, ressuscité, reparaissant nimbé de lumière en ce jour de Pentecôte, devant ses dix slips subjugués. Etc etc…
Alors, écoute Vincent : tant mieux tant mieux si t’es content pour ta moukère et ton fils Marcel mais d’une, ton diplôme de bon élève, il t’est délivré par une maffia directement engendrée par le système que tu prétends combattre et de deux, sache qu’on n’améliore pas le sort des malheureux en mimant leurs misères. Que c’est pas en contrefaisant un cancéreux qu’on guérit le cancer. Alors bonne palme et bonne atmosphère !
Et au fait, si jamais le filon venait à s’épuiser dans le coin, tu peux toujours émigrer en Australie. Ils viennent d’inventer une « télé-réalité » avec de vrais boat people qui se bagarrent entre eux pour la plus grande gloire du show biz. Ave César!