Je bavardais récemment avec un ami uessophile qui me vantait le tempérament résolument fonceur et optimiste des étazuniens, par opposition à la tristesse résignée censée régner dans nos parages hexagonaux. Je lui dédie ces deux brèves relevées au hasard des actualités Google de cette semaine :
« Un homme lourdement armé a blessé au moins six personnes mardi matin dans un bâtiment de la société de livraison FedEx près d’Atlanta, en Géorgie. Il s’est donné la mort après avoir tiré sur des employés. »
« Quarante trois longues minutes d’agonie. Un condamné à mort a succombé d’une «crise cardiaque foudroyante» mardi soir en Oklahoma, manifestement après d’atroces souffrances, causées par l’injection d’un mélange létal jamais testé auparavant. »
Sinon, chaque jour, ils sont plus de cinquante mille à errer, sans domicile fixe, dans les rues de New York, dont 21 000 enfants. Grâce au dieu qui, à en croire son hymne national, veille sur la destinée du peuple américain, ces derniers sont dorénavant au moins certains de ne pas mourir du cancer des fumeurs puisque, au paradis des droits individuels et de la libre entreprise :
« La législation anti-tabac est particulièrement stricte à New York. L’âge légal pour acheter tabac, cigarettes et cigarettes électroniques va également être relevé à 21 ans le 18 mai prochain, une mesure sans précédent pour une grande ville américaine. Il est interdit à New York de fumer dans les bars, restaurants, dans les bureaux, les parcs de la ville et sur les plages. »
Pendant que chez nous c’est reparti pour une séquence de chantage à la démocratie obligatoire et sacrée. Le kràtos s’en repaye une tranche et le dêmos s’en reprend plein le sphincter.
Cette fois, plus que jamais puisque même les pires appellent à la mascarade, il est évidemment indispensable de s’abstenir d’y participer.