Bien sûr, il y a les 200 gamines enlevées par Boko Haram. Bien sûr un nouveau naufrage de migrants au large de Lampédusa a encore fait une centaine de victimes. Bien sûr, en Ukraine ou ailleurs, il se passe des trucs auxquels on ne comprend pas grand-chose sauf qu’il y a des orphelinats qui ne vont pas tarder à refuser du monde. Bien sûr. Et pourtant la photo que je veux vous montrer n’a, en apparence rien à voir avec ces évènements qui n’ont, en apparence, rien à voir les uns avec les autres. Elle est parue hier dans Le Monde.fr pour illustrer un article intitulé : « Les premiers bras bioniques vont pouvoir être vendus aux Etats-Unis »
Bien sûr que c’est une putain de bonne nouvelle, la mise au point de cette « prothèse bionique qui permet de redonner la sensation du toucher à une personne dont le bras a été amputé, et de lui faire réaliser des mouvements complexes avec une nouvelle main ». Deux questions cependant me taraudent :
1 – QUI va pouvoir se payer cette prouesse de la haute technicité ?
2 – QUEL usage son heureux acquéreur en fera-t-il ?
Réponses :
1 – quelques nababs à sélectionner parmi les moins de 10% de la population mondiale qui détiennent 90% des richesses de ce bas monde mais sûrement pas les + de 70% qui n’en possèdent que 3%.
2 – On en a une vague idée en se penchant un peu pour découvrir avec stupeur ce que la prothèse tient entre ses doigts mignons !
Alléluia, amis, l’heureux ex-manchot va pouvoir recommencer à piquer de la thune dans le porte-monnaie des vieilles dames.
Et si, par le genre de hasards qui font avancer les choses, la photo du Monde.fr nous aidait à nous rendre à l’évidence ?
OUI, contrairement aux apparences, il y a bien un lien entre les exactions des cinglés de Boko Haram, les croisières suicides des malheureux migrants et les hunger games sanglants d’Europe de l’Est. Ce lien s’appelle la soumission plus ou moins délibérée au dieu Pognon qui, jour après jour pénètre un peu plus profondément la conscience dite humaine grâce au bourrage de crâne opéré inlassablement par les superstitions juchrémanes, au point de fourrer une pièce de monnaie entre les doigts d’une prothèse pour nous prouver à quel point celle-ci ressemble bien à une main d’homo sapiens sapiens!