L’enfumage actuel du « ciel aérien » (sic) présente au moins 2 avantages:
1/ on peut se faire une meilleure idée des circonstances de la disparition des dinosaures.
2/ on constate avec soulagement que le fait que nos hommes d’affaires louches ne puissent pas sauter d’un continent à l’autre pour semer leur merde et que de « pauvres » vacanciers se fassent arnaquer par leurs « tour (de con) opérators » ne change pas grand chose à notre quotidien, sauf à lui offrir un répit appréciable côté nuisances en tous genres occasionnées par les gros navions dégueulasses et assourdissants.
Cela posé (haha) le nuage islandais qui obscurcit également le ciel hertzien ou numérique de nos médias chéris présente le risque de brouiller l’écoute d’une nouvelle pourtant bien sympathique: LE PRIX DE LA CONSULTATION D’UN MEDECIN GENERALISTE PASSE DE 22 A 23 EUROS. Sachant que la dite « consultation » dure environ 10 minutes en moyenne + 5 minutes pour s’en laver poncepilatement les mains et ramasser la thune, ça nous fait grosso merdo 4 X 23 = 92 euros de l’heure (environ 10 fois le salaire du connard français moyen) dans la fouille de ces branleurs de toubibs référents de mon cul dont le diagnostic le plus courant est d’envoyer leur patient (ô combien!) se faire voir par leurs collègues spécialistes et alors là, Pétula, fini les petits joueurs …et les braves patients (encore plus que tout à l’heure) qui payent en nature peuvent affréter une camionnette entière de poulets et de légumes du jour (5 sortes de préférence) pour dédommager l’homme de lard.
C’est là que j’entends la petite voix habituelle: « hé Franck, c’est bien beau de critiquer mais TU PROPOSES QUOI pour améliorer la situation? »
Ce à quoi je réponds qu’au départ je suis rien qu’un bidouilleur de trucs sonores appelés aussi chansons et, plus récemment, visuels (allez donc mater mes kinos, i’ sont pas tous nazes…) et que, en plus, nul n’est tenu de proposer des solutions aux problèmes qu’il soulève – chacun son taf – et qu’enfin tout le monde sait qu’un nartisse (ou assimilé en ce qui me concerne vu qu’il y a belle burette que j’essaye même plus de commercialiser mes délires que ça a bien failli les tuer…) il a vite fait de se barrer dans l’ UTOPIE* ma pauv’ dame!
Pourtant, même s’il m’en coûte de m’aventurer sur le registre sérieux de la vie de mes semblables, pour cette fois mais faut pas que ça devienne une habitude, je veux bien essayer, pour ceux que ça intéresse, de suggérer une piste à même de nous sortir de ce guêpier…
Et pour commencer, puisqu’on va causer technique du « vivre ensemble » (expression foireuse mais j’ai rien d’autre sous la main) on zappe direct le débat philosophique sur l’existence d’un Dieu ou d’un Maître quel qu’il soit, d’accord les nanars de mon cœur ? D’autant que, d’une manière générale et tout romantisme mis à part, je pense pas qu’il soit judicieux de se définir par une simple opposition à un concept. L’AOC « AN-archiste » me gêne presqu’autant que celle d' »A-thée » dans la mesure où, paradoxe , elle entérine l’existence possible de ce qu’elle nie. Vous me suivez ? Non ? Pas grave.
Bref on zappe et, ayant choisi de m’appuyer sur la définition du parfait « républicain » de ce bon vieux Ferdinand Buisson** qui n’a rien à envier sur le plan émancipateur de la personne humaine à un PJ Proudhon que je connais comme ma poche kangourou si y en a qui veulent en causer, je place le débat dans le cadre de la « république » (concept sociétal parfaitement neutre puisque signifiant en latin « ce qui a trait à la chose publique ») et, plus précisément, celle de 1789 avec sa fameuse trilogie « LIBERTE / EGALITE / FRATERNITE » pas si conne et plutôt positive mais qu’il me semble urgent, si on veut avancer, de dépoussiérer, voire de débarrasser du flou artistique qui, avec les siècles, a fini par lui ôter presque toute sa crédibilité, ce dont profitent certains malfaisants.
Pourtant, dans le domaine de l' »égalité » entre les citoyens appliquée au travail, on avance. Pas vite mais on avance. Grâce aux meufs, toujours à la ramener comme quoi elles seraient pas moins des zêtres zumains que leurs couilleux de congénères et on se demande où elles vont chercher des certitudes pareilles, on en est aujourd’hui à envisager – envisager seulement certes et c’est pas gagné – d’appliquer le principe, voici peu de temps encore complètement utopique: « à travail égal, salaire égal! ».
Alors, à utopieur utopieur et demi, je me demande si on pourrait pas surenvisager pour tout le monde, couilleux ou fendues, un principe du genre: « A TEMPS DE TRAVAIL EGAL, salaire égal ».
Passque, n’en déplaise aux tristes enculés de leur mère qui veulent nous faire accroire qu’un « emploi » (on cause même plus de « métier » z’avez remarqué?) est un cadeau tombé du « ciel aérien »(aaaaaargh) (faisez pas gaffe, c’est nerveux… encore merci BFM TV!) et que les ceusses qui le reçoivent sur la tetê doivent, au risque de le voir repris et donné au voisin, en accepter les conditions souvent aliénantes sinon avilissantes et fermer leur gueule, je dis, moi, après d’autres, que le travail est ni plus ni moins qu’un mal nécessaire pour faire tourner la boutique du bas-monde dans lequel l’égoïsme de géniteurs irresponsables nous a plongés.
Si, pour rattraper le coup on décide de profiter de la vie EN TOUTE LIBERTE – passque c’est là le but des opérations – on veut manger à notre faim, dormir au chaud et se soigner en cas de besoin, eh ben faut faire pousser du blé, construire des maisons et former des médecins. Auquel cas, à temps de travail égal, je vois pas pourquoi, puisque son horloge interne le rapproche de son sommeil éternel à la même vitesse que celle des autres, un agriculteur serait payé plus ou moins cher qu’un maçon ou qu’un toubib ou qu’un vendeur de cacahuètes. OK, les blaireaux?
Mais voici que déjà les petits malins de service m’abjectent que oui mais à ce moment là pu personne i’ voudra sacrifier sa belle jeunesse à faire des études alors qu’avec ton plan à la con il lui suffit de feignasser à vider deux trois poubelles tous les matins à 5heures pour le même résultat.
À ce couillon diplômé de Harvard je réponds que, oui je sais c’est dégueulasse. Oui dans mon plan à la con, les études étant assimilées à un travail, tout malheureux apprenti intello surexploité du neurone reçoit le même salaire que ce veinard d’éboueur qui, au lieu de souffrir mille morts à se creuser les méninges tout l’hiver au chaud dans une fac qui sent les pieds, a, dès ses 18 ans, la joie insensée de pouvoir profiter de l’air vivifiant des petits matins qui chantent. Oui à 30 ans ou plus, le chirurgien martyr au parler onctueux et aux ongles proprets ne peut, à la vue de ses grosses pognes desséchées par le ciment qui plaisent tant aux filles, qu’envier le bienheureux maçon qui, le privilégié de sa race maudite, a déjà passé 10 ans de sa vie à s’éclater sur son échafaudage branlant.
Et, comme si ça suffisait pas, pour le même prix, ce fumier d’empileur de parpaings a encore 30 ans de bonheur devant lui pour continuer à prendre son pied alors que le brave toubib doit, lui, COMMENCER à se mettre au boulot et que, quand on en a pas pris l’habitude étant jeune, c’est des coups à se tirer une balle de pingpong dans le fion.
Sûr qu’il va falloir drôlement se sacrifier pour pas tous choisir, à salaire égal, de bosser dans le bâtiment ou, encore mieux, dans l’ambiance top fun d’une chaîne de montage quand on aura pas réussi à se faire pistonner pour une place de manutentionnaire à Tcharfour et que, en comparaison de ce genre de sinécure, « faire des études » demandera une putain de dose de courage et d’abnégation !
Je finirai – passque tout ça c’est pris sur mon temps de PS2 durement gagné – en vous avouant que les souffrances inhumaines des zétudiants supérieurs m’importent infiniment moins que celle des patrons du Cacarente, boursicoteurs et autres investisseurs de tout poil que Nano Boy et sa clique de bons-à-rien par définition (mais ceux d’en face sont pas plus clairs) s’obstinent à vouloir sacrifier sur l’autel du ruissellement inviolable et sacré. Comment ces victimes du profit non imposable pourront-ils jamais justifier d’un temps de travail quelconque susceptible de nourrir leur famille ? Quand donc ces oubliés de l’incomparablement gratifiante obligation d’aller gagner sa croûte, qui font de la thune jusque dans leur sommeil de sangsues sans avoir à lever le petit doigt et qui tournent elles, non pas à 10 X le salaire moyen mais jusque 400 X celui-ci, connaîtront-ils le bonheur indicible du RSA en veux tu en voilà, de l’assistanat à tous les étages et des joyeuses files d’attente aux Restos du Cœur ?
Ça donne à réfléchir hein les blaireaux ?
*terme inventé en 1516 par Thomas More dans son livre (en latin) Utopia, provenant du grec : le préfixe ou (de sens privatif et noté à la latine, au moyen de la seule lettre u, prononcée comme ou) et topos (lieu) et signifiant donc « (qui n’est) en aucun lieu » ET NON PAS:IMPOSSIBLE.
**à l’intention des ceusses qu’auraient loupé l’épisode précédent: « Pour faire un Républicain, il faut prendre l’être humain, si petit et si humble qu’il soit et lui donner l’idée qu’IL FAUT PENSER PAR LUI-MÊME, QU’IL NE DOIT NI FOI NI OBEISSANCE A PERSONNE, QUE C’EST A LUI DE CHERCHER LA VERITE ET NON PAS A LA RECEVOIR TOUTE FAITE D’UN MAITRE, D’UN DIRECTEUR, D’UN CHEF, QUEL QU’IL SOIT, TEMPOREL OU SPIRITUEL