Vous kiffez les miaous ?

Hello les Juchréman(e)s ! Rassurez-vous on a pas fini de parler des journalistes, ici sur fyr. Et pas que des journalistes littéraires. Mais ce matin, je me sens pas de bagarrer contre les moulins. Ce matin on va les laisser tourner—aussi peu rond qu’ils veulent—les moulins, d’accord ? Et puisque, jusqu’à lundi inclus, s’il vous en prend l’envie vous pouvez télécharger gratos «Samouraï (les Marionnettes) », je vous en glisse un extrait. Vous kiffez les miaous ?

« Il laisse flotter ses pensées au gré des vagues du temps et de l’espace. Qui, comme à chaque fois, le ramènent au rivage deux ans en arrière. À la seule période de sa vie où l’expression « vivre » a eu un sens pour lui.

En quelques mois, Petit-Chat était devenu un jeune félin souple et agile qui lui communiquait l’énergie dont il manquait parfois. Exemple, les matins où, démotivé par la pluie qui frappait au carreau, il se laissait aller à traîner au lit alors qu’il avait des clients à livrer ou que l’atelier avait besoin d’un coup de balai. Il sentait alors les moustaches de Petit-Chat lui chatouiller le nez et les oreilles. Petit-Chat avait faim. Il se délectait quelques minutes encore du câlin intéressé de l’animal, de son ronronnement, avant de repousser le drap et se redresser. Assis au bord du lit, il entamait le dialogue.

– C’est l’heure des croquettes, tu crois ?

– Rrrrrr…Rrrrr.

– T’es sûr ?

– Rrrrrr… Rrrrrrrr…

Le ronronnement s’amplifiait, bientôt ponctué de miaulements brefs, impatients. « Trêve de billevesées ! Bouge-toi, mon gars ! Bien sûr que c’est l’heure des croquettes ! C’est toujours l’heure des croquettes ! ».

Des croquettes de luxe, offertes par Hassan-le-Généreux, comme le reste des denrées dont le placard de la kitchenette était plein à craquer. Le mini frigo regorgeait quant à lui d’entremets chocolatés et de jus d’orange pur fruit. Attablé devant son bol de cornflakes, il écoutait avec ravissement les petites mâchoires broyer les croquettes que la truffe rose allait piocher dans les profondeurs de la gamelle. Un « diling-diling » qui n’était pas sans évoquer Onc’ Picsou farfouillant dans son tas de pièces d’or. Il souriait. Il était bien. »

Journaliste (5) (vivement l’IA !)

Hier donc, on se demandait ce que devient le/la los(er)(euse) qui a lâché un ebook sur Amazon (ou sur toute autre plateforme de téléchargement) en auto édition…

« Éléments de réponse », comme on dit dans les milieux informants :

  • Iel se voit rarement attribuer le Goncourt.
  • Iel a intérêt à avoir un(e) copin(e) compréhensive ou—solution (à peine) plus pérenne—un « vrai boulot » à côté.

Quant à ce qu’iel pense des journalistes littéraires, heu… c’est-à-dire… si on pouvait éloigner les enfants pendant que je synthétise en termes lisibles par toutes et tous : vivement que les milieux informants, sous-section production littéraire, quel que soit leur support, radicalisent leur recours à l’IA (c’est déjà pas mal parti :)) ! En trois coups les gros, loin de l’entre-soi complaisant, des graissages de pattes, de la consanguinité érigée en système,  à moindre coût et tellement mieux rédigé que par qui vous savez, une IA décomplexée te ferait le tour de TOUTES les publications de rentrée, papier ET numérique, en provenance du cartel traditionnel ET auto éditées, avec résumé et suggestions touchant au style de lectorat potentiel. Je vous garantis que les feuilletons « séries » Nextflip n’auraient qu’à bien se tenir !

Allez France Culture, France Info, France Inter, Livres Hebdo, La Croix, Nord Littoral, Télérama, Le Figaro, Les Echos, Le Monde, et autres fleurons du journalisme « plutôt bon grain »! En cette « rentrée littéraire » 2025, oubliez un court instant vos 484 Fantastiques pour la plupart englués dans le déjà-lu mille fois ! Tentez plutôt un petit effort de prise de conscience du marasme dans lequel la chose écrite s’enfonce un peu plus à chaque « rentrée littéraire »* ! Reflet fangeux, nauséabond mais surtout totalement injuste, centré sur le profit de quelques-un(e)s au détriment de la survie de tous/ toutes, de celui qui plonge la société des bipèdes préhistoriques post modernes toujours plus profond dans l’ignorance suicidaire de leurs intérêts véritables.

Et puisqu’on en cause, désirant apporter mon tout petit caillou à la construction d’un rempart durable contre la montée des eaux, j’ai la joie de vous annoncer que, du 11/09/25 (aujourd’hui) au 15/09/25 inclus, « Homo juchémanensis » (pour faire le point sur certains trucs) et « Samouraï : les Marionnettes » (pour se détendre) sont téléchargeables GRATUITEMENT sur le grand méchant Amazon.

 

* Exemple, au chapitre « vendre moins pour gagner plus » : « Le chiffre d’affaires des éditeurs est passé de 2 911 millions d’euros en 2022 à 2 945 millions d’euros en 2023, soit une hausse de 1,16%. Le nombre d’exemplaires vendus est, quant à lui, passé de 448,5 millions en 2022 à 439,7 millions en 2023, soit une baisse de 1,96%. » (source Syndicat National de l’Édition)

Journaliste (4) (Un smartphone ???)

Salut les Juchréman(e)s ! Ça bloque à fond, j’espère ? Alors histoire de vous distraire toutes et tous là, solidement regroupés autour des lieux d’aisance — pour garantir l’efficacité d’un blocage, J.P. Marx l’a bien dit, il faut commencer par où ça fait le plus mal au système — pour vous distraire donc, j’en reviens à mon « sur-étonnement » au constat que l’existence du livre numérique a totalement échappé au regard acéré des journalistes littéraires ! Dingue, non ? Surtout que, ne serait-ce que pour s’envoyer des sextos, voire des nudes ou, en attendant la désignation du Goncourt, s’adonner furtivement à un brin de revenge-porn entre collègues désœuvrés, iels ont toutes et tous et depuis longtemps investi dans un smartphone, non ?

« Un smartphone ??? Le rapport avec Cécel Prout et consorts ? », vous grattez vous la tête.

Hé ben oui un smartphone. Pour éviter les coups de coudes dans les côtes de son voisin de RER en tournant les pages de son futur Goncourt, il n’y a pas que la merveille de discrétion …et de praticité (modifier la taille des caractères, consulter le dictionnaire intégré, LIRE DANS LE NOIR, etc…) couramment appelée « liseuse » ou, déjà moins discrète mais plus riche en fonctions annexes, sa cousine, la « tablette tactile ». Nan, les Juchréman(e)s, un bouquin au format numérique on peut le lire aussi sur son putain de mobile ! Suffit d’avoir le pouce un peu déluré. En vrai, un bon bouquin numérique ça se dévore sur plein de machins, de trucs et de bidules dont les journalistes littéraires connaissent parfaitement l’existence, croyez moi ! Et les directeurs de publication de Hachette, Lagardère, Editis, Vivendi, Grassouillet et autres Calamar, pas moins ! Pour preuve, le prochain Goncourt, toujours lui, ne manquera pas de voir sa version numérisée en vente « sur toutes les plateformes » ! Et celles des 483 autres Fantastiques pas loin derrière.

Alors ?

Alors, si le retard à l’allumage des journalistes n’a que des effets secondaires sur le devenir des 484 Fantastiques, pour un bouquin, possiblement tout aussi fantastique sinon plus MAIS auto édité, il est carrément catastrophique. En 2025, sur la planète des journalistes littéraires préhistoriques post modernes surbookés, le/la los(er)(euse) qu’iel a pas les finances pour arroser son monde avec ne serait-ce qu’un exemplaire « broché » gratos dédicacé avec tendresse et respect (surtout respect) à tel ou tel incontournable détenteur(je propose pas le mode féminin, les journalistes littéraires sont à 99% des keums) d’une carte de presse pas trop falsifiée qui puisse lui octroyer un chouïa de « visibilité », le/la los(er)(euse) qu’iel a juste un clavier lambda sur lequel taper son blabla lambda, relu et corrigé par ses soins lambda plus ou moins éclairés—n’est pas typo grammairien(ne) qui veut, le/la los(er)(euse) qu’iel a juste le vilain Amazon esclavagiste (beurk ! Faut vraiment être seul(e) et sans un pour flirter avec ces gens-là, hein les bien-pensant(e)s ?) pour lui entrouvrir la porte-saloon de sortie de l’anonymat complet qui, iel en est bien conscient(e), a toutes les chances de lui revenir sur le museau avant qu’iel ait pu se glisser entre ses battants acérés, coupeurs d’envie de recommencer, au vu du nombre de lecteurs numériques susceptibles de tomber par erreur sur le fruit de ses efforts, qu’advient il de lui/elle ?

(réponse demain si j’arrive à faire caca)

Journaliste (3) (D’étonnements en sur-étonnement)

Hier je m’étonnais que le décompte « 484 » s’appliquât à des publications « sur support papier uniquement ». J’observe que pas mal d’entre vous, ami(e)s lecteur(e)s préhistoriques post modernes, avez derechef haussé un sourcil, sinon les deux.

Comment ça ? Existerait il des livres écrits sur autre chose que de la chair d’arbre broyée, inondée, transformée en une pâte bientôt malaxée, blanchie, étirée à l’extrême avant d’être enroulée autour d’une énorme bobine puis, à force d’encres, de solvants, de colle pour la reliure, façonnée jusqu’à prendre la forme commercialisable de nos 484 Fantastiques et leurs « premières de couverture » sobrement prétentieuses ou tape-à-l’œil-juste-ce-qu’il-faut, selon l’infranchissable « ligne éditoriale » choisie par l’éditeur ?

La réponse est… OUI !

Mais je comprends votre étonnement en retour, à toutes et tous. Il n’a d’égal que celui des tenants de l’écriture cunéiforme sur tablette d’argile quand, en des temps immémoriaux, on les entretint de l’existence de planchettes de bois enduites de cire que l’auteur gravait avec un stylet en métal (l’autre extrémité du stylet était évasée et une fois chauffée, servait à lisser la cire afin de rendre la planche réutilisable—on venait d’inventer la gomme !) …Ou celui des Joël Dicker sur planche de cire quand on leur vanta les pouvoirs du « papyrus », un monopole égyptien introduit en Méditerranée par les Arabes (pré islamiques, je rassure V. Bolloré) et peu à peu vendu en Occident. Facilement transportable grâce à sa légèreté, il fut direct utilisé par le pape Hadrien Ier dans sa correspondance avec le Grand Charles, aka « Charlemagne » vers  l’an 788, avant de donner naissance au parchemin et à sa déclinaison bien pratique—le « codex » (plusieurs cahiers de parchemin cousus ensemble), annonciateur de vos livres actuels, ami(e)s lecteur(e)s préhistoriques post modernes !

Comme quoi, la littérature n’a pas fini de nous étonner. Ou du moins les supports qui, à travers les âges, la rendent accessible à nos insomnies récurrentes.

D’où le sur-étonnement qui m’étreint. Car on ne peut que se sur-étonner, en ce troisième millénaire naissant, de la légèreté, doublée d’une certaine condescendance, avec laquelle nos respectables journalistes littéraires, toutes tendances confondues, ont, semble-t-il, décidé de passer sous silence une invention qui « pourrait potentiellement » (un classique journalistique) nous réconcilier avec la science préhistorique post moderne…

(à suivre demain si le monde existe encore)

Journaliste (2) / Option Littérature

France Culture, France Info, France Inter, Livres Hebdo, La Croix, Nord Littoral, Télérama, Le Figaro, Les Echos, Le Monde, entre autres fleurons du journalisme plutôt « bon grain », s’accordent sur le chiffre « 484 ». « 484 livres dont la parution va s’égrener jusqu’au mois d’octobre », poétise Télérama. J’ai eu beau scruter les SERPS traitant de la « rentrée littéraire 2025 » de chacun, pas une seule fois ai-je entraperçu le moindre semblant d’une allusion même lointaine à autre chose que la venue au monde au forceps de ces 484 nouveaux protos des écuries Hachette/ Lagardère/ Editis/ Vivendi ou leurs avatars. Plus gênant venant de sources d’information sérieuses, à aucun moment me suis-je vu préciser que :

1) ce chiffre correspondait aux publications sur support papier uniquement.

2) que de cette déferlante de cellulose, avaient été exclus les livres dits « auto édités ».

Normal, allons ! Un journaliste « bon grain » est quelqu’un de sérieux ! Chacun sait qu’un livre édité par son auteur n’est pas un livre ! Depuis quand un(e) individu(e) lambda ayant choisi (ou plus souvent— « lignes éditoriales » obligent ☹— ayant été contraint(e) de) publier à ses frais le fruit de son imagination lambda exprimée en mots lambda agencés dans des phrases lambda, serait en mesure de prétendre à un quelconque intérêt littéraire? Et puis rendez-vous compte ! 484 x 300 pages (en moyenne, mais y a aussi les bavards de service) = *attendez je sors ma calculette*…  145 200 pages ! D’accord un journaliste « bon grain » maîtrise parfaitement la « lecture transversale » mais tout de même ! Il y a des limites au dévouement à la cause informationnelle ! Surtout qu’entre nous la littérature, ça va bien deux secondes… Ah avec les « séries », c’est différent ! D’une part, les auto éditeurs courent pas les plateformes mais surtout, les « séries » — j’allais écrire « feuilletons », la honte ! — contrairement aux bouquins, ça le fait vraiment vibrer, notre cher public préhistorique post moderne ! Un public incomparablement plus fourni, de surcroît, que celui des livres — BD et « romans graphiques » ( !) inclus ! Franchement, quoi de plus gratifiant (et je ne parle pas d’argent) ( enfin pas que d’argent) pour un journaliste culturel que d’œuvrer dans un créneau populaire ? ‘ttention, j’ai pas dit « populiste », hein ? Bon mais revenons à nos moutons imprimés…

(demain, parce que là, tel un journaliste littéraire une semaine de rentrée, j’ai mon poignet qui me lance…)